En quelques mots

Ma photo
La spontanéité d'une polyglotte hyperactive.

jeudi 18 novembre 2010

Moscovite d'adoption malgé elle

Ce n'a pas été de tout repos d'apprendre à t'apprivoiser, et surtout d'accepter à t'apprivoiser. Moscou si intimidante derrière tes gratte-ciels à perte de vue, tes avenues interminables et les "perexod" pour nous permettre de les traverser en toute sécurité. Cette froideur, tant humaine que climatique. Cette langue qui chante sur des tons différents dépendant de quelle bouche elle sort, remplie de mystères et d'histoires à raconter.

Mais qui est-ce qui nous la racontera cette histoire? C'est à nous de fouiller dans cette ville couleur rouge sang pour découvrir des brides ici et là d'une culture qui cache des millions de secrets. 20 ans après la chute du communiste, certaines cicatrices sont encore bien présentes.

Moscou, tu m'étourdis. A certains moments je ne me reconnais plus, tentant tant bien que mal de me fondre dans ce rythme moscovite. Visage neutre, fermé aux contacts humains, personne ne peut pénétrer cette bulle et il s'agit en même temps de ma protection devant cette vie extérieure. Chers Moscovites, c'est en vous observant que j'ai tout appris. La barrière de la langue me bloque à tous contacts humains. Complexée par un accent que j'aurai toute ma vie. J'ai trois ans, perdue dans une métropole où l'individualisme est maître.

Aucun coup de foudre, ni pour la ville, ni pour la culture. C'est un intérêt et une passion qui se développent tranquillement. Tel une belle et vraie histoire d'amour tenace. Les jours s'écoulent, mes sens sont toujours en alerte et le seront jusqu'au 18 mai. Je n'ai pas fini d'être surprise.

J'ai beau répété que rien ne me ressemble, j'ai tout faux. Il y a une poésie magnifique et une sensibilité qui se font sentir. Une culture artistique fascinante. Des peintres et des auteurs reconnus, des classiques de théâtre à lire et à relire, des ballets grandioses et populaires aux quatre coins du monde. Sans parler du prix ridicule pour se rendre à ces diverses représentations. Opéras, théâtre, ballets, multiples expositions et un nombre incoyables de musées. Ma création ne cesse d'être nourrie.

Moscou, je t'apprivoise, tout en étant consciente que je demeurerai cette étrangère.

2 commentaires:

Marie-Ève Muller a dit…

Magnifique! On sent l'effervescence, l'étourdissement. Je te vois perdue mais en contrôle à la fois. Bon dérapage contrôlé!

Claudine P. a dit…

Ce que tu écris bien! :)