En quelques mots

Ma photo
La spontanéité d'une polyglotte hyperactive.

vendredi 30 décembre 2011

MH et ses poissons

La tête dans les poissons (c’est littéralement le cas de le dire) j’embarque dans l’avion pour un vol d’une quinzaine d’heures. Une affiche HSBC attire mon attention sur la passerelle : «80% de la vie sur Terre vit dans les océans.» quelque chose comme ça. Bon parfait! C’est justement sur quoi je débattrai dès le 10 janvier!

Un Argentin sympathique qui vit au Québec depuis 20 ans s’assoit à mes côtés. Les grandes discussions débutent, le vol décolle, je bouge de tout bord tout côté dans mon petit espace restreint où je dois m’efforcer d’être calme dans le but de respecter mes voisins (la joie d’être au milieu!). «Désolée monsieur, je suis un peu hyperactive.» «En effet, j’avais cru remarquer!» s’exclame-t-il dans un fou rire.

Je suis arrivée depuis moins de 24h à Buenos Aires et ça y est je suis amoureuse!

mercredi 21 décembre 2011

Une semaine



Québec. Le calme avant la tempête. Alors que les flocons tombent, que tous se réfugient dans les centre-commerciaux, que les touristes n’ont pas encore envahi le centre-ville. Je profite de toi pour quelques jours encore.

Encore une fois, j’ai mon party dans la tête… Mais, pardonnez le 4h du mat québécois, moment où les soirées se finissent tristement trop tôt. La musique se poursuit donc sans fin dans mes oreilles. On va courir? Je suis hyperactive et bon, ne dormirai pas pour quelques heures encore…

Alors, bref, (merci les marqueurs de relation), on en est où après X mois d’absence sur ce blog?

Euh bien bonjour, je pars 3 semaines en Argentine, petit rêve de vivre l’aventure latino-américaine, qui se repousse et repousse, et finalement se concrétise sans qu’on ne l’aille demander une seule seconde. Contexte : Simulation des Nations Unies, organisée par Harvard. Concrètement on s`en fout, spécifiquement, je suis de la délégation de l’Université Laval et je représenterai l’Indonésie dans le comité de l’environnement.

On résume le tout simplement? Nerveuse, hors de ma zone de confort du côté linguistique. L’année dernière je voyageais en Russie sans problème spécifique de ce côté. C’est triste à dire, mais mon espagnol se situe après le russe, après l’allemand, quelque part entre l’inexistence et les bases acquises au secondaire. Bon, je vais bien baragouiner quelque chose une fois sur place?!

Les billets sont achetés, 28 décembre direction Buenos Aires. Peu importe la situation, on ne s’en aperçoit qu’une fois sur place.

Joyeuses fêtes!

mardi 11 octobre 2011

Un léger coup de vent


On m'a déjà dit un jour que j'avais une vie à vivre, à partir de ce moment il a été hors de question que j'en perde un seul millième de seconde.

Quelque part tentant de défier cette loi non-écrite, je me noie dans les langues, russe, allemand, et espagnol se confondant régulièrement dans ma tête, pour tenter de mettre en application la phrase d'un célèbre philosophe anonyme :

"Parler plusieurs langues, c'est vivre plusieurs vies."

L'immersion linguistique est loin, l'immersion linguistique me manque.

Et ici au Québec, un été indien coloré.

vendredi 3 juin 2011

The crazy Canadians

Le surnom des "Crazy canadians" nous suit partout où nous allons. Avec nos minuscules sacs a dos qui font environ le tiers de la taille normale, nos bâtons de bois trouvés dans le fin fond de la forêt, notre histoire folle de première journée à raconter encore et encore à chaque rencontre, et notre énergie, nous nous sommes vite créés une belle réputation de polyglottes folles et fonceuses sur le chemin! 5 langues se mêlent dans mon cerveau à présent. L'espagnol a apparu, et j'ai la chance de pratiquer mon allemand tous les jours!

Les jours se suivent avec une routine semblable, mais sont tellement tous différents les uns des autres avec de nouvelles rencontres et de beaux échanges à tous les jours.

Nous avons baisse notre moyenne de kilomètres par jour a 25-30, ce qui est normal et bien acceptable pour notre corps et nos petits pieds! On passe toute la matinée et le début d'après-midi à marcher. Ensuite arrivée à l'auberge dans le but de se poser un peu. Pourtant, le lavage, la petite bière, la sieste parfois, je perds complètement la notion du temps. Puis vient le souper, le vin rouge qui coule à flot, des discussions enflammées pellerins puis le couvre-feu à 22h (respecté environ 50% du temps pour être honnête!) 6h le réveil et Maylina qui me secoue gentiment. Le corps s'habitue plus rapidement que ce qu'on pourrait s'imaginer à se lever tôt tous les jours!

J'ai eu l'impression de vivre dans une bulle intouchable quelques jours, alors que nous suivions toujours les mêmes gens avec qui nous tissions de belles amitiés. Pourtant nous n'avons aucun contrôle sur le rythme de marche de tous et chacun et naturellement nous passons notre temps à se séparer et à se retrouver quelque 50 kilomètres plus loin.

4 jours de marche encore... un peu plus que 90 km. Et je vous reviens le plus vite possible sur nos petites anecdotes!

mercredi 25 mai 2011

Un peu trop aventureuses

"Ce chemin me décourage VRAIMENT!"
Cette phrase de Maylina est étampée dans ma mémoire à jamais. Je n'ai pas trop compris notre randonnée folle d'hier. Journée de beaucoup trop de kilomètres sans fin. Reste que c'était à notre image : intense, spontané, désorganisé!

Avec miss Calabrino et miss Ratel jamais rien n'est simple. La vie est une question d'intensité. Il était donc tout à fait normal pour nous d'effectuer le chemin du Nord dans notre pellerinage vers St-Jacques de Compostelle plutôt que le chemin le plus populaire (soit le Camino francés).

Bref, resultat apres une journee de marche de 50 km, 11h en montagne, (le double de ce qu'on prevoyait!), des centaines de vaches et des chiens menacants et aucune auberge pour pellerins en vue, nous avons pris le premier bus ce matin pour rejoindre ce fameux Camino francés.

Il y a des limites a etre aventureuses en pleine nature, en pleine montagne, sans aucune carte pour nous guider, et avec pleins de signes qui nous dirigent completement dans la direction opposee. Ca l'aura ete une bonne lecon pour nos deux personnalites spontanees!

Sur ce, nous entamons demain matin ce nouveau chemin. Nous prevoyons en moyenne 20 a 30 km par jour, donc nous devrions rejoindre Santiago de Compostella d'ici environ 11 jours.

J'adore cette ambiance saine, en pleine nature. C'est maintenant le moment de nous ressourcer!

mardi 17 mai 2011

Point final

Je quitte ma chambre, RGGU, Moscou dans une heure. 58 minutes en fait pour être exacte... 57 si je continue à vous parler de minutes... Et ça défile ainsi et me donne le vertige plus que jamais.

J'ai couru toute la journée (un peu pour faire changement!), j'ai couru jusqu'à maintenant et je cours encore, voulant dire aurevoir à tous, acheter les derniers trucs que je me suis toujours dit avoir le temps plus tard en 8 mois, écrire à toutes ces personnes qui ont touché mon coeur plus profondément que tout ce que j'aurais pu imaginé. (Ouf que c'est quétaine tout ça... mais tellement sincère!)

Tout le monde est là ce soir... on a soupé, on boit du vin pas très bon qu'on transforme en sangria pour oublier le goût, on sourit, on rit, tout comme hier et demain... Mais non en fait parce que demain je suis en Espagne. Et ça ça donne le vertige. Je vais être en choc de dépaysement dans quelques heures... de dépaysement de "où est ma chambre? où est ma coloc avec son sourire matinal? où est la cuisine si miniscule et si sale que j'AAAADOORE." 8 mois c'est assez pour se créer une vie et une routine, mais qui malheureusement doit casser d'un coup.

Je ne suis pas triste. Seulement émotive :)

Voilà, je voulais vous écrire une dernière fois de Moscou, sur le vif. Merci pour votre fidélité au cours de ces 8 mois d'intensité!

Cet environnement russophone va me manquer plus que tout ce que je peux imaginer.

Et maintenant, direction l'Espagne pour un mois!

À bientôt!

lundi 2 mai 2011

Voyager c'est aussi accepter des aurevoirs déchirants

Les amitiés se renforcissent au fil des jours et des semaines. Tant avec les étudiants étrangers, qu’avec des Russes généreux et des Arméniens complètement fous. Il faut croire que lorsqu’on voit la date fatidique arriver à grands pas, une adrénaline est alors suscitée et elle favorise des moments toujours plus intenses avec ces gens qui ont changé notre vie à leur façon.

C’est ma petite famille aux résidences et ces rencontres exceptionnelles qui vont faire que mon cœur sera en mille morceaux un certain 18 mai qui arrive trop vite à mon goût.

Un mélange d’émotions fortes se bousculent sans cesse en moi depuis quelques jours. Malgré une certaine tristesse, un vide qui se creuse, ce sont des émotions positives car elles représentent toute l’intensité de l’expérience que j’ai vécue ici depuis septembre.

Une vie en 9 mois. Une vie en soi.

Moscou, elle, restera là. Cette bulle d’amour inconditionnelle va exploser avec les départs de tous et chacun.

Je me bats contre le temps qui me file entre les mains.

lundi 4 avril 2011

Printemps et crème glacée font bon ménage

Ce qui fait la beauté d’un écrivain et de son style littéraire c’est la sensibilité avec laquelle il parvient à décrire chacune des situations de la vie quotidienne. Une sensibilité qui nous transperce le cœur par sa sincérité.

C’est le printemps. Je pourrais passer mes journées à lire et écrire assise sur un banc dans un parc. Mais bon, les cours ne sont pas encore terminés. Et puis c’est quoi, 6 semaines qu’il nous reste? 6 semaines c’est un claquement de doigt et un soupir, et je compte bien profiter de chaque moment jusqu’à la fin!

J’aurais souhaité avoir mon appareil pour photographier la vie ce matin. J’ai oublié un instant que j’étais dans la Moscou étourdissante, et j’ai regardé ce couple passer devant moi. Tellement simple et beau.

Ce couple âgé aux éclats brillants dans les yeux, marchant à la vitesse à laquelle leur permettait leurs corps fatigué et leur dos courbé. Ils poussaient tranquillement un carrosse et l’enfant devait sûrement dormir, paisible et en sécurité avec ses grands-parents.

dimanche 20 mars 2011

Chronique météo 6 mois plus tard

Moscou est grise et froide ce matin. Encore. La même routine depuis novembre, depuis 6 mois. La même météo, seulement qu’au lieu d’être des -20 c’est des -5.

J’ai hâte de voir un ciel bleu, la température joue sur nos humeurs à long terme.

Hier soir, la préparation de la soupe du bonheur était donc de la partie! C’est réconfortant une soupe maison les dimanches soirs.

Relations à distance 101

On dira ce qu’on voudra des scènes d’aéroport qui sont si romantiques; après y avoir fait 4 aurevoirs en 6 mois, toujours à la même personne, et avec toujours la même émotion à la gorge, ça devient foutument triste.

L’Homme à Moscou ça été 7 jours à rattraper le temps perdu encore une fois, à déjeuner tous les matins sans pression et à déguster des crèmes glacés à -10 degrés. Ça été deux enfants qui couraient partout pour tout faire, tout dire et tout voir dans des délais où le temps nous est toujours volé. Ça été un gros côté de ma vie qui en rencontrait une autre partie, et le bonheur de voir ces deux mondes se mêler naturellement.

Voici trois photos de la nuit moscovite que je trouvais tellement belle ce soir-là.










mercredi 16 février 2011

Cours d'allemand, prise 2!

Nouvelle session veut aussi dire nouveau cours d’allemand.

Beurk.

Tenter d’apprendre du mieux que l’on peut sa quatrième langue à partir de sa troisième langue n’est pas de tout repos! Mais bon j’ai tout sauf envie de prolonger mon bacc d’un an pour un cours de langue manquant, alors un peu de courage, une bonne respiration, et je fonce tête première, avec une pincée de stress, dans ce nouveau cours.

Après quelques discussions, un enseignant qui se fout de moi, encore quelques discussions, des contacts et des téléphones, je suis inscrite dans une classe qui devrait davantage me correspondre que l’histoire des Carolingiens selon le dit contact. Bref rien de clair, comme toujours en Russie, mis-à-part que je commence mon cours le lendemain à 14h.

Je suis nerveuse. Je crois en fait que nerveuse n’est pas le mot approprié. JE MEURS DE STRESS. J’ai beau être habituée de sortir de ma zone de confort, les cours d’allemand m’ont toujours terrorisée car je n’arrive pas à m’exprimer. Impression de déjà vu par rapport à mon arrivée en Russie quand je n’étais pas capable d’enligner deux phrases. Deux mondes me séparent de ce moment à présent! Avec du temps et de la patience tout est possible.

Nous sommes 5 étudiants à attendre l’enseignant devant la classe. 3 d’entre eux se connaissent déjà bien et rient de tout et de rien. Une autre jeune fille à mes côtés semble aussi perdue que moi. Instinctivement nous commençons à s’adresser la parole. Je respire déjà mieux, je sens une réelle compassion de sa part, elle me pose pleins de questions sur le Canada. Ça me fait du bien de rencontrer une Russe qui ne met aucune barrière et qui cherche à me connaître dès les premières minutes.

Le cours commence. L’enseignant nous dit : BLABALABLABLABLA (compréhension de Marie-Hélène), nous donne 3 feuilles et quitte la classe.

Vous imaginez mon visage : ?????????????????????????

Je me tourne vers ma nouvelle amie (j’ai l’impression d’être en maternelle et de me chercher des amis à tout prix!), et lui demande un résumé. Je comprends un peu plus cette fois BLABLABLA exercice BLABLABLA verbes BLABLABLA devoir BLABLABLA verbes. Ouin, ce n’est pas aujourd’hui que je me sens la plus intelligente.

L’étudiant assis devant moi me demande d’où je viens. Je me présente un peu, les autres me posent des questions, je les trouve tous très sympathiques. Ils me demandent depuis combien de temps j’apprends le russe. Un an et demi. Ils me félicitent et sont impressionnés de mon niveau. Ouf, encore une partie de stress qui s’envole.

Après 20 minutes à observer les autres et à tenter de déchiffrer l’exercice, je comprends ce que je dois faire! (J’avoue ici aussi que la jeune fille à côté de moi avait terminé et que j’avais jeté un coup d’œil sur ses réponses!)

Tous les étudiants parlent entre eux, ils ont fini l’exercice, ils se lèvent et mettent leur manteau. Quoi c’est fini? Oui, me répond la fille (qui n’a pas encore de nom désolé!), l’enseignant ne reviendra pas parce que BLABLABLABLA.

- Euh ok… Et cette feuille?

- C’est le devoir à faire.

- Euh ok.

- En passant moi c’est Jenia et hésite pas à m’appeler si tu as des questions.

Je crois que je lui aurais sauté dans les bras si je ne m’étais pas retenue! Conclusion : Ça ne sera pas de tout repos. Mais la glace est déjà cassée et je ressens un sentiment positif. Reste à voir à quoi ressembleront les semaines qui suivent…

Le théâtre russe dans toute sa splendeur

Mercredi, je visite le musée Pouchkine avec Émilie, une nouvelle étudiante de Belgique. Nous parlons de tout et de rien, nous admirons les multiples œuvres d’art, Monet, Picasso et j’en passe.

- En passant je vais au théâtre ce soir, me dit-elle. Les billets ne m’ont coûté que 100 roubles! (3 dollars)

- Wow!

- Tu veux venir?

Vivre à Moscou crée une spontanéité sans fin dans mon quotidien.

Je n’ai donc aucune idée de la pièce que je vais voir, j’apprends une heure avant qu’elle a été écrite par Tchekhov et hop je me retrouve dans un théâtre grandiose plongé dans l’obscurité pour 3 heures et demi.

La pièce débute sous un fond musical qui me donne la chair de poule. Pour la première heure j’oublie même de me concentrer sur les dialogues tellement je suis fascinée par la mise en scène. Certainement une des plus exceptionnelles que j’ai eu la chance de voir jusqu’à présent.

Lorsqu’un de nos sens est manquant, tous les autres s’accélèrent à la vitesse de l’éclair pour nous permettre de comprendre du mieux que nous le pouvons la situation qui se déroule sous nos yeux.

Je n’ai pas tout-à-fait suivi le sens de la pièce avec ses dialogues. Je comprenais certaines parties mais dans l’ensemble je n’aurais pas pu résumer l’idée générale. Cependant, cette mise en scène dramatique remplie de silences, de musique, de cris et de surprises m’a permis de comprendre l’étrange relation qui se tissait entre les différents personnages. Je vivais les montées dramatiques à 100 pourcent, comme jamais je n’en ai vécues au théâtre.

Avec un certain recul je suis persuadée que le fait que je ne comprenais pas le tout m’a obligée de m’accrocher à la mise en scène, et donc de vivre toutes les émotions avec les comédiens. Des excellents comédiens soit dit en passant. J’ai été prise de frissons à plusieurs reprises, surprise du génie de certaines scènes.

À la moitié de la pièce c’était clair que je revenais la voir, après avoir lu le tout en russe pour comprendre les subtilités de cette histoire. J’étais tellement sous le charme que j’étais prête à me procurer le livre le lendemain matin à la première heure et le lire en entier au cours de la journée avec un dictionnaire et beaucoup de patience.

Je retourne la voir dans deux semaines, d’ici là je lirai la pièce que je me suis déjà procurée pour un prix tout aussi ridicule que le spectacle lui-même (encore 100 roubles pour un livre englobant les 4 meilleures pièces de Tchekhov!).

Pour les curieux elle s’intitule Дядя Ваня (Oncle Vania).

mardi 8 février 2011

31h entre Irkutsk et Novossibirsk

Je vous reviens une semaine et demie après la fin de mon périple transsibérien. Quelle aventure qu’aucun mot ne peut décrire parfaitement. J’ai écrit beaucoup pendant ces 3 semaines, énormément même, mais il s’agit davantage de plusieurs réflexions personnelles alors qu’on parcourait des centaines et des milliers de kilomètres sur les rails.

J’aurais voulu vous partager des photos représentant ces magnifiques paysages hivernaux, mais ma carte mémoire a fait disparaître un fichier de 500-600 clichés pour une raison inconnue.

Bref, tel que promis voici le résumé d’un 31h en train alors que nous fêtions en même temps la fête de Philipp!

31h de train, mon premier long voyage, nous partons à 11h de Irkutsk et arrivée prévue en début d’après-midi le lendemain. Mais je n’ai pas peur, j’adore ces journées à faire des petites siestes, grignoter encore et toujours, lire et écrire, et bien sûr discuter avec tous ces gens qui nous entourent. En bonne compagnie le temps est rarement long.

Durant les premières heures une petite fille de 5 ans vient nous rendre régulièrement visite dans notre compartiment. On communique plus ou moins mais je décide que d’ici la fin du voyage elle répétera le fabuleux mot : COUCOU! (Mission accomplie dès le lendemain matin!)

En fin d’après-midi nous commençons à boire de la bière pour passer le temps. Notre petite cabine est encore vide, nous ne sommes que les trois, et nous nous doutons que deux nouveaux compagnons vont apparaître dans les heures qui suivent.

23h. SURPRISE, ils arrivent! Un couple assez âgé, fatigué et pas trop enthousiasmé à l’idée de partager leur cabine avec des jeunes qui boivent. Et je dois avouer qu’après ce douze heures il était temps de faire un petit ménage pour les accueillir convenablement.

Nous ramassons nos effets personnels en une minute chrono, jetant en vitesse les bouteilles vides et organisant Eva et moi nos deux lits respectifs qui s’avèrent à être les deux superposés. Nous tendons à Philipp, qui se trouve dans le corridor, les bières restantes, des bouteilles d’eau, de la nourriture, des vêtements et hop nous sortons de la cabine à la vitesse de l’éclair en souhaitant bonne nuit à nos nouveaux colocataires.

Puis nous continuons notre petite fête improvisée dans la cabine de Philipp car dans une heure tapante on lui souhaitera joyeux anniversaire au fuseau horaire d’Irkutsk alors que nous socialisons avec le coloc de Philipp.

Le lendemain matin le couple de la cabine d’Eva et moi nous sourient et nous invitent à s’asseoir avec eux. Nous prenons le thé malgré une chaleur suffocante de 35 degrés et nous mangeons des gâteaux en échangeant sur nos vies respectives. Mon russe n’a jamais autant débloqué que durant ce voyage où tous les jours je rencontre des gens avec qui je discute de tout et de rien.

Philipp dort encore, Eva et moi en profitons pour lui confectionner une carte de fête improvisée avec les moyens du bord dans un train et nous faisons signer tous les Russes avec qui nous avons parlé la veille.

Puis les heures continuent de défiler jusqu’à l’arrivée à Novossibirsk où oui, voilà 31h qui se sont écoulées et un magnifique voyage de train.

jeudi 27 janvier 2011

Vers un semblant de retour a la vie normale

Alors voila, le voyage tire pas mal a sa fin, nos dernieres heures tous les trois ensemble. Je vais peut-etre meme verser une larme, ok surement pas! Mais quand meme, le retour a Moscou signifie aussi les derniers trois jours tous ensemble avant que nos amies autrichiennes et Philipp retourne etudier dans leur pays respectif. C'est la fin d'une session et le debut d'une autre, avec des nouveaux visages a rencontrer.

Nous quittons Iekaterinburg en fin d'apres-midi pour notre dernier 24h de train. Nous prenons place au sein du prestigieux train numero 1, celui qui effectue le voyage Vladivostok-Moscou tous les 2 jours. En plus pour le meme prix que des billets en troisieme classe, nous nous sommes procures des places en deuxieme classe. Une belle petite cabine a 4 lits.

Depuis mon dernier post il y a eu notre 31h de train pour atteindre Novossibirsk.Un beau voyage que je vous relaterai en details sous peu. Suivi d'une nuit et demie dans une auberge toute neuve, la fete de Philipp, une rencontre spontanee avec deux Russes avec qui nous avons passe tout notre temps la-bas, un karaoke a 3h du mat, un train a prendre a 5h du mat, et puis la statue de Lenine vue au passage mais bon en ce qui concerne l'exploration de la ville je n'ai pas l'impression d'avoir manque grand chose.

On enchaine ensuite avec le train de 26h vers Iekaterinburg, des discussions et des discussions jusqu'a 7h du matin avec une petite puree de pommes de terre desydrathee, du sommeil a recuperer et un peu de biere pour faire passer le temps.

Et puis finalement Iekaterinburg, notre dernier arret, 3 nuits et demi pour se permettre de se poser un peu et profiter des derniers moments. J'ai adore en apprendre davantage sur la famille des Romanov, la derniere dynastie de tsars qui ont tous ete assassines et enterres ici en 1918.

Je vous reviens dans quelques jours avec des photos et des petites anecdotes sympathiques pour finir le tout!

mercredi 19 janvier 2011

En se rapprochant tranquillement de Moscou

Irkutsk est devenu notre domicile temporaire! En effet, pour Eva et moi il s'agit de la troisieme fois que nous y mettons les pieds en 10 jours. Aujourd'hui nous l'avons reellement visitee, en aventuriers courageux que nous sommes, emmitoufles dans nos multiples epaisseurs pour se garder au chaud. Le termometre indiquant -32 ce matin ne nous a jamais arrete. En fait, nous nous sommes habitues a vivre dans des temperatures extremement froides ces derniers jours, et durant les 2 premieres heures je me sentais chez moi, quelque part entre le Quebec et Moscou. Mais bon, apres quelques heures le corps se refroidit naturellement et les regulieres pauses cafe-the-soupe (bref n'importe quelle sorte de boisson chaude!) sont essentielles.

J'ai adore Irkutsk pour le peu que nous avons eu la chance de voir en une journee. Une grande ville oui, mais un million de fois moins essouflante que Moscou! Je me sens plus ou moins chez moi dans cette grande capitale alors que je suis rapidement tombee amoureuse de tous les endroits que j'ai visite jusqu'a present a l'est de Moscou.

Direction Novossibirsk demain, 31h de train nous attend. Apres 2h a debattre sur le prochain endroit ou nous devions s'arreter, apres 3 schemas des jours qui nous restaient, des dizaines de pages internet consultees et les envies de chacun (un vrai debat politique je vous assure!) on a decide d'abandonner l'idee de se rendre a Tomsk, petite ville toute joli avec ses maisons en bois. Bref on a termine ces planifications avec notre shot de vodka quotidien et direction Novossibirsk demain matin, la capitale de la Siberie.

mardi 18 janvier 2011

4 cliches

Je suis amoureuse du lac Baikal, de toute sa beaute hivernale, de cette ile ou on a loge pendant 4 nuits et ou je me suis sentie chez moi plus que jamais depuis septembre, en plein milieu de la nature avec des dizaines de visages sympathiques.

Voila quelques cliches pour tenter de vous partager toute cette magie!










Le coeur fige au fond de l'eau

(Desole encore une fois pour les accents!)

Combattre une phobie est toujours un instant rempli d’adrenaline. J’avais oublie que j’avais toujours été terrorisee a l’idee de me balader sur une surface d’eau glacee. Laissez-moi vous dire que la peur s’est repointee a la vitesse de l’eclair lorsque j’ai été obligee de traverser les 3 km qui me separaient de la terre ferme a pied, sans etre certaine que la glace allait resister a mon poids.


Vendredi matin, nous quittons tous les 3 Irkutsk, ville a l’est du Lac Baikal, pour se rendre sur une ile adorable a 6h en autobus. Le trajet, dans un machroutka typique russe passe assez rapidement, malgre que nous sentons la temperature de nos pieds baisser de plus en plus au fil des heures. Nous roulons sur une route cabosseuse, en plein milieu de la nature russe. L’expression etre au beau milieu de nulle part prend tout son sens, particulierement quand je me figure sur la carte du monde : en pleine Siberie a 13h de decalage horaire de la maison.


Nous nous eloignons de plus en plus e la civilisation, un moment donne la route se fait plus difficile pour le chauffeur, nous subissons les multiples secousses en observant ce paysage de plus en plus… lunaire si je peux dire. De nombreuses collines toutes enneigees, rien d’autre a des kilometres a la ronde, un paysage de carte postale de plus en plus beau.


Eva m’avoue que la femme russe assise devant nous a declare que nous allons devoir traverser les 3 km sur le Lac Baikal a pied, avec tous nos bagages, car la glace ne resistera surement pas au poids de la voiture. Ok, go l’aventure, j’eclate de rire, la peur est encore inexistante a ce moment.


En arrivant au bord de l’eau je sens une montee d’adrenaline. J’ai hate de traverser le lac et je sais qu’il s’agira d’une experience unique. Le chauffeur si sympathique nous laisse la sans dire un mot. Eva un peu inquiete lui demdande si ce n’est pas dangereux, il la regarde alors avec un regard loin d’etre rassurant en declarant : Russian extreme. J’eprouve soudainement un petit doute, si la glace ne resiste pas au poids de la voiture, qu’est-ce qui peut nous garantir que tout ira pour le mieux. D’autant plus que j’imagine bien ces Russes nous lancer dans la gueule du loup avec leur fameuse nonchalance.


Je me sens plus aventureuse que jamais, je mets le pied sur la glace, et… Je perds tous mes moyens. Ma phobie refait surface, mon cœur se met a battre a vive allure, je n’ai plus senti le froid de mes pieds pour toute l’heure qui a suivi. Je vois l’eau sous la glace si pres, la glace semble si mince, et je me fais les pires scenarios. Des histoires de mort et d’hypothermie qui deviennent de plus en plus intenses et realistes a chaque pas !


Eva saisit ma main, elle tremble un peu et je vois immediatement la peur dans son regard. Marie-Helene, tu vas devoir etre forte pour deux que je me dis, et je me suis interdit de lui montrer a quel point j’avais peur car je savais qu’on n’aurait pas été pres de finir cette fameuse traversee! Le seul moyen de traverser ce maudit lac c’est d’avancer, alors let’s go. Je tente de la rassurer en disant n’importe quoi et je la traine le plus vite possible, je veux me retrouver en securite de l’autre cote maintenant !


Puis les bruits ont commence. La premiere fois on s’est dit pour se rassurer qu’il s’agissait seulement de l’autobus qui était encore tout pres, tout en sachant parfaitement que ce n’était pas le cas. Puis ils se sont intensifies tout au long de notre marche. Des bruits inconnus, non pas des bruits de fissures, mais des bruits profonds et surprenants, coupant sechement le silence du lac, nous avions l'impression que des dizaines de bombes eclataient sous nos pieds.


Sur une partie de la glace, de la neige cache cette vue qui nous etourdit. Nous respirons mieux et la peur s’eloigne pour un bref moment. On en profite meme pour prendre quelques cliches a la vitesse de l’eclair. Nous nous trouvons sur le lac Baikal, moment tout a fait irrealiste et la vue est a couper le souffle.


Un craquement pas trop agreable se fait entendre a notre droite, mon cœur cesse de battre et je traine tranquillement Eva avec moi vers la gauche. Nous sommes presque arrivees et un autre petit autobus nous attend de l’autre cote pour nous amener a notre auberge. Vite. Mes scenarios ne cessent de s’intensifier, mon cerveau doit tellement bruler de calories a l’heure qu’il est et je tente de ne pas trop regarder sous mes pieds ce grand vide de centaines de metres qui me donne le vertige!


Nous atteignons finalement le rivage. Pour ma part je suis en total etat de choc apres cette montee si intense d’adrenaline. Je prends place dans le petit autobus sans jamais remarquer que je n’ai pas de dossier pour accoter mon dos. Je suis figee sur place et seulement 30 minutes plus tard j’ai l’impression de reprendre conscience. J’ai froid, j’ai faim et je suis foutument mal assise dans ce bus.


J’ai donc vaincu une de mes phobies, chose a laquelle je ne m’attendais pas ! Et cette traversee qui a du s’ecouler sur un bon 35 minutes demeurera a jamais un de mes moments les plus intenses et terrifiants!


Mais bon ne vous inquietez pas, apres avoir parle avec des locaux le soir meme j’ai compris que nous n’avons couru aucun danger. Absolument aucun. Chose que nous ignorions quelques heures plus tot.

samedi 8 janvier 2011

Avant de partir, les mains moites

Je m’apprête à entamer mon voyage de rêves que je planifiais aveuglément dans ma tête depuis 1 an… soit prendre place au bord du transsibérien pour découvrir la Russie sibérienne et hivernale. Ce projet que je prévoyais réaliser avec mes collègues québécois se concrétise finalement avec Eva l’Autrichienne polyglotte et Philipp notre fameux German national.

Philipp est déjà à Vladivostok depuis le 3 janvier, ville située complètement à l’Ouest de la Russie. Eva et moi le rejoindrons à Ulan-Ude (voisin de la Mongolie!) lundi tôt le matin.

Nous partons donc ce soir toutes les deux, emballées et un peu nerveuses bien sûr. Notre avion décolle à 1h, nous atterrissons à Irkutsk à midi (à noté ici un beau décalage de 5h) et nous prenons le train de nuit pour arriver à Ulan-Ude à 6h lundi matin.

Après et bien c’est l’inconnu, nous avons une idée approximative mais nous allons surtout planifier sur le moment. J’ai appris rapidement qu’il ne faut pas trop se prendre la tête en Russie, rien ne se passe tel que prévu et trop prévoir crée beaucoup de frustration.

Je m'attends à quoi? Et bien toute la beauté de ce qui entoure un voyage. Des rencontres, des anecdotes frustrantes et amusantes, des surprises et des découvertes, des échanges avec des Russes, etc.

Alors voilà. Je quitte Moscou pour découvrir la Russie, la vraie, pendant trois semaines. Je vous reviens dès que possible avec des photos et des anecdotes qui seront bien nombreuses j’ai l’impression!







lundi 3 janvier 2011

Aurevoir et retour sont deux amis qui se détestent

Je survolais la Suisse aujourd'hui alors que le jour se levait silencieusement.

Les premiers rayons du soleil apparaissent vers 7h, en même temps que mon avion qui décolle. Je bâille à m'en décrocher la mâchoire, la tête appuyée contre la fenêtre. Je passe sûrement au dessus de l'Homme qui dort à l'heure qu'il est, parti se recoucher parce qu'un réveil à 4h ça fait mal. Il dort seul et c'est si triste.

Mais le coeur est à moitié triste... car les aurevoirs ont été merveilleux, ils n'ont été qu'un à bientôt. Deux enfants souriants derrière des cafés, un petit pain au chocolat et un croissant aux amandes. Après des vacances trop parfaites on ne peut que remercier la vie.

Ce qui est beau avec les aéroports c'est qu'ils n'arrêtent jamais de courir, ils dorment à peine, et les gens qui s'y trouvent ont tous des histoires passionnantes et différentes à raconter. La notion du temps est inexistante tellement toutes ces horloges internes unies forment un tout et un rien. Des millions de décalage horaire.

Quelque part dans le ciel d'Europe, le jour se lève, et Moscou m'appelle, encore une fois. Une chance qu'il y a cette gigantesque famille d'adoption qui m'y attend parce qu'honnêtement j'aimerais bien me passer de cette froideur russe aujourd'hui. Un tout petit moment encore.