En quelques mots

Ma photo
La spontanéité d'une polyglotte hyperactive.

lundi 27 septembre 2010

Run Moscow : We did it!

Hier j’ai participé à la fameuse compétition Run Moscow en compagnie de 3 amis qui se sont donnés à fond. Je vais avoir de la difficulté à trouver les mots justes pour vous partager toute l’intensité de cette journée.

Avant même de participer à cet événement je savais que ça touchait à deux de mes passions. Soit la découverte d’une nouvelle culture par le biais de la course. J’ai couru à quelques reprises dans la ville depuis mon arrivée, et devant le regard des gens qui ne sont pas habitués de voir des sportifs j’étais persuadée qu’il n’y aurait pas une si grande foule qui irait courir ce petit 5 km.

J’ai eu tout faux! Le nombre maximal d’inscriptions a été atteint quelques jours avant la course. Soit plus de 10 000 coureurs. En bout de ligne ce n’est pas si surprenant que ça étant donné que Moscou est une des grandes capitales du monde avec ses 13 millions d’habitants.

Donc en compagnie de Pierre-Adrien, Christina et Philippe, nous avons couru tout l’après-midi (c’est le cas de la dire) pour réussir à se trouver sur la ligne de départ cinq minutes avant l’heure prévue de la course, soit à 19h.

16h, première étape : Se RENDRE sur le site pour s’enregistrer (encore et toujours des histoires de transport!) Nous nous trompons de ligne de métro et en plus nous devons faire un détour pour cause de construction ou autre niaiserie qui nous empêche d’accéder à la ligne verte.

17h, deuxième étape : S’enregistrer. Je n’ai jamais été aussi contente de ne pas comprendre ni de réussir à m’exprimer convenablement dans cette langue. Il s’agit du meilleur moyen pour se faufiler en VIP. En effet, au contrôle de sécurité nous avons dépassé toute la file en murmurant quelques phrases russes-anglo-franco.

Côté organisation pour l’enregistrement on en reparlera… 10 000 coureurs qui veulent s’enregistrer en même temps dans une minuscule tente c’est simplement la jungle. La loi du plus fort et du chacun pour soi. Nous nous sommes imposés tel de vrais Russes en dépassant 90% de la file. Je me suis tant faite bousculer que j’ai même pensé un instant laisser tomber et de ne simplement pas courir, c’était pire qu’une manifestation! Mais bon on a réussi tout de même à obtenir nos dossards et nos t-shirts dans un temps record de quinze minutes!

17h30, troisième étape : Quitter le site, retourner sur le campus, s’habiller pour la course et prendre les trucs essentiels (clé, pièce d’identité) en plus de quelques photos au passage.

18h, quatrième étape : RETOURNER sur le site, en réussissant encore une fois à se tromper de ligne de métro. Nous ne méritons aucune félicitation.

18h40, cinquième étape : Commencer son réchauffement dans le métro, en montant les escaliers à la course, en courant dans les sous-terrains et en bousculant tout le monde sur notre passage parce que la course commence dans 20 minutes et que nous ne sommes pas encore sortis de la station. Nous traversons la place Rouge à toute vitesse devant tous les touristes intrigués de voir des coureurs sur le lieu le plus visité de Moscou.

18h56, sixième étape : Essoufflés d’avoir couru autant, mais excités à l’idée de participer à cet événement complètement débile, nous sommes enfin sur la ligne de départ entourés de milliers de Russes qui crient déjà à tue-tête. Le départ est retardé d’une bonne demi-heure, ça nous donne juste assez le temps pour socialiser avec deux filles Russes derrière nous qui se demandaient quelle langue nous parlions mais qui n’imaginaient pas que nous allions comprendre!

19h, dernière étape, point culminant de la journée : Courir nos vies! Et c’est ce qu’on a fait à 1000%. La compétition se déroulait tout juste au pied de la Place Rouge avec vue sur le Kremlin et la Cathédrale St-Basile-le-Bienheureux au coucher du soleil. Magique. De plus le parcours de la course était magnifique et longeait le bord de l’eau.

J’ai été prise d’un million de frissons au départ. Quelle énergie! Tous les coureurs criaient, en plus de tous les Moscovites venus nous encourager. Nous passions sous des viaducs et plein de gens se trouvaient au dessus et nous encourageaient. Un sentiment indescriptible. Je réalisais tant bien que mal que oui j’étais à Moscou, cette capitale folle, en train de courir après 6 mois de repos forcé, entourée de milliers de sportifs avec le sourire aux lèvres.

Alors j’ai couru comme si je n’avais jamais couru, j’ai dépassé pendant les deux premiers kilomètres des dizaines de personnes, je me faufilais entre tous ces chandails noirs «We run Moscow!». Une vraie course à obstacle, et j’adorais ça. Vers la moitié du deuxième kilomètre j’ai finalement atteint ma vitesse de course et j’ai été rapidement prise de plusieurs crampes. Chose qui m’arrive très rarement… Un problème de respiration mêlé à ma grande surexcitation sans doute! Mais bon je ne me suis jamais arrêtée, je me nourrissais de l’énergie de tous ces gens, tant des coureurs que de nos supporteurs et je me suis dit que jamais je ne revivrais cet événement alors pas question de ralentir.

Je pensais au demi-marathon d’Ottawa où j’étais inscrite cette année et que je n’ai pas pu courir. Je pensais au demi-marathon des Deux-Rives que je planifiais courir depuis un an et que je n’ai pas pu faire non plus. Et j’accélérais sans cesse, jusqu’au sprint final. J’ai terminé la course avec le visage rouge tomate et le sourire aux lèvres. J’étais heureuse et tellement fière de mon temps. 25.40. Parfait, je visais 25 minutes, et j’ai été prise un bon deux minutes dans la foule au début avant de réellement courir.

Nous nous sommes retrouvés tous les 4 quelques minutes plus tard, tellement fiers de chacun de nous. Quelle belle compétition! J’espère avoir réussi à vous la faire vivre un peu.





Ce sont tous les gens que nous avons dépassé dans la file. Ouf, nous n’avions pas le temps d’attendre, autrement nous aurions manqué le départ!

vendredi 24 septembre 2010

Photos!

Comme on le dit si bien, une image vaut mille mots! Voici quelques photos pour vous faire une petite idée.



Ma petite chambre.




Ce mystérieux Korpus 5 vu de ma chambre!!!!



Une des cathédrales du Kremlin



Une autre cathédrale du Kremlin.



Une photo de filles aux résidences.

En un clin d'oeil

Ma notion du temps n’est plus la même. Je suis arrivée à Moscou depuis deux semaines. Déjà? Oui je peux dire ça. Seulement deux semaines? C’est vrai aussi. Les journées sont intenses et chargées, si je fais l’éventail de tout ce que j’ai fait en deux semaines j’en ai le vertige. Le temps nous file entre les mains et pourtant je m’aperçois que ce n’est que le début de l’aventure. Nous avons commencé nos cours cette semaine, et hop les heures se sont mises à s’écouler plus rapidement. Ça fait du bien de se replonger dans une routine universitaire.

Chaque personne que j’ai rencontrée depuis mon arrivée m’inspire d’une façon différente. De magnifiques rencontres, des gens passionnés et ouverts d’esprits. J’apprends de chacun d’eux.

Je pensais à la sœur aujourd’hui, à une magnifique phrase qu’elle m’a lancée à l’aéroport alors que nous avions toutes les deux le visage barbouillé de larmes : «Tu vas revenir et tu vas avoir 35 ans. Pas d’apparence là. Je veux dire à l’intérieur tellement tu vas avoir vécu de trucs!» Je le constate de plus en plus, c’est lorsqu’on perd tous nos repères qu’on évolue à la vitesse de l’éclair. Je suis en train de redécouvrir certaines facettes de ma personnalité que j’ai parfois tendance à oublier.

mercredi 22 septembre 2010

Jongler entre sa troisième et sa quatrième langue

J’ai plusieurs objectifs par rapport à mon année ici. Un d’entre eux est de sortir le plus souvent possible de ma zone de confort et de contrer le fait que l’humain tend instinctivement vers la facilité.

Objectif grandement accompli pour la journée. Ouf, c’est ridicule comment des petites choses simples peuvent s’avérer angoissantes. Comme se rendre dans un cours d’allemand donné par un Russe alors que la session a déjà débuté depuis 2 semaines.

Par l’intermédiaire d’Ekaterina, la responsable du centre Moscou-Québec, l’enseignant est prévenu que je veux suivre son cours. Rendez-vous à 12h15 à la foutue classe 9 que j’ai réussi à trouver tant bien que mal, cachée derrière une porte blindée dans un demi sous-sol.

Je m’attends à me retrouver dans une grande classe où je passerai inaperçue et où je pourrai me cacher à l’arrière terrorisée par le fait d’avoir à répondre à des questions dans deux langues que je maîtrise plus ou moins.

J’entre dans la classe et 5 jeunes filles russes me regardent avec des points d’interrogations dans les yeux. Leur effet de surprise s’intensifie aussitôt que je demande s’il s’agit bien de la classe d’allemand. Mon accent «non-identifiable» ne passe pas inaperçu. Une des Russes, me tend un texte en me disant que c’est là-dessus qu’ils vont travailler aujourd’hui. Ouf, comme ça me fait du bien de me replonger dans la langue allemande. Je ne comprends pas tout, mais l’alphabet latin me fait du bien et je reconnais plusieurs mots.

L’enseignant entre finalement et me dévisage lui aussi, n’étant pas certain de comprendre pourquoi je me suis assise dans sa classe. Je lui explique que je suis Canadienne et que c’est Ekaterina qui m’a dit de venir ici. Il comprend aussitôt et me demande de revenir à deux heures.

De retour à deux heures, je suis déjà plus détendue. Je croise l’enseignant qui sort prendre l’air et qui me dit que je peux me rendre en bas. Les visages des autres étudiants sont déjà plus sympathiques et je me rassois dans ce petit local avec une impression de déjà-vu.

Le cours débute, il me demande mon nom. J’ai renoncé depuis longtemps à expliquer que c’est Marie-Hélène. Les noms composés ne sont pas trop internationaux, alors je diminue ça à Marie. Il explique aux étudiants que je suis Canadienne, yeah 4 sourires dans ma direction, je sens automatiquement une ouverture d’esprit de leur part. C’est habituellement assez répandu dans le domaine des langues. J’ai beau être l’étrangère, je sais que je vais finir par me sentir à ma place dans cette classe.

Il s’agit d’un cours d’histoire sur la dynastie carolingienne. Disons qu’après mes deux petits cours d’allemand où j’ai appris les aliments et comment me diriger dans une ville je ne comprends que 15% de ce qui est dit. Ça m’est égal. Chaque phrase que je déchiffre est une petite victoire. L’enseignant est très intéressant, il parle lentement et est assez expressif ce qui facilite grandement la compréhension!

Même si j’étais un peu mal à l’aise au départ, ça s’est rapidement envolé. Je me suis aperçue que je mettais sûrement davantage l’enseignant mal à l’aise que l’inverse. Il tentait du mieux qu’il pouvait de s’assurer que je comprenais bien alors je lui adressais de beaux sourires et je prenais des notes. Un peu absurdes mes notes… Mais bon personne autour n’aurait pu les déchiffrer.

Le cours s’est terminé. L’enseignant m’a demandé si j’avais bien compris. Je lui ai sorti alors une magnifique phrase que je préparais depuis une heure : «Я не всё понимала но я понимала! Зта очень интересный.» (Traduction : Je n’ai pas tout compris, mais j’ai compris. C’est très intéressant!) Et je suis sortie de la classe, étourdie de penser en allemand-russe. En effet, je m’aperçois que je comprends mieux l’allemand. Certains mots sont similaires et permettent de suivre le sens de la discussion. Mais je suis en Russie depuis deux semaines, je pense sans cesse en russe, alors quand vient le temps de m’exprimer ce sont seulement des phrases russes qui se créent dans ma tête.

Je suis sortie de la classe en même temps qu’une autre fille, une fois à l’extérieur je lui ai lancé un beau «Пака!» en souriant. (À bientôt, à la prochaine.) Objectif pour le prochain cours : parler un peu avec ces Russes qui semblent bien sympathiques. Une classe de six élèves ça facilite grandement l’échange!

Apprenez à respirer!

Note au lecteur : J'ai déjà eu de bons contacts avec certains Russes depuis mon arrivée. J'en ai rencontré quelques uns très sympathiques. Mais je me permets tout de même de généraliser un peu sur la culture dans cet article.

Ah ces chers Moscovites! Leur rythme de vie me stresse, m'essoufle. Je suis épuisée simplement à les regarder courir toute la journée. Rien ne les arrête. Ils marchent à un pas épouvantablement rapide... Je vous assure, s'ils se mettaient à faire des compétitions de marche rapide ils batteraient des records. C'est surprenant que nous n'en voyons pas beaucoup dans les compétitions internationales...

Le respect des individus qu'on croise dans la rue est inexistant ici. Ne vous attendez pas à recevoir un merci dans votre journée si vous travaillez comme caissier dans une épicierie. Si vous ouvrez la porte à quelqu'un sur son passage vous n'obitendrez aucun sourire timide en signe de reconnaissance. Rien, c'est le chacun pour soi à l'état pur. Quelle belle individualité.

Ça se bouscule, s'écrase les pieds, s'impose dans le métro en dépassant tout le monde. Aucune conscience de l'autre. À l'épicerie c'est l'enfer. Toujours trop de gens, trop de paniers de magasinage et tout le monde qui s'accrochent sans s'excuser. Les gens ne semblent pas apercevoir que d'autres individus les entourent trop centrés sur le "Je veux mes oeufs, mon savon je vais payer MAINTENANT et j'ose même vous dépasser dans la file.

Le plus beau là-dedans? C'est moi l'étrangère, c'est moi qui a tout faux avec ma perception à la Québécoise.
Choc culturel. Choc culturel. Choc culturel.

mardi 21 septembre 2010

Perdus dans un périmètre de 200 mètres

Depuis notre arrivée, nos seuls déplacements se résumaient à des visites au centre Moscou-Québec et au bureau international, qui se trouvent tous les deux dans le Korpus 6.

Hier nous devions trouver le bureau d’un enseignant de la faculté d’histoire qui nous donnera un cours de politique russe en français. Nous nous dirigeons par habitude vers le Korpus 6, mais Maylina déclare que son bureau se trouve dans le Korpus 5. Un mystérieux bâtiment où nous n’avions encore jamais mis les pieds.

Ce campus que je trouvais minuscule à mon arrivée devient rapidement gigantesque, voir même épeurant à certains endroits avec tous ses recoins. Les bâtiments nous renvoient immédiatement à l’ère soviétique, c’est vieux, pas très bien entretenu, sale et foutument mal indiqué. J’avoue avec toute humilité que nous avons un magnifique campus à l’Université Laval!

Nous avons donc monté et descendu des dizaines d’escaliers qui ne menaient nulle part. Nous avons découvert une compagnie de je ne sais quoi qui se loge au quatrième étage du bâtiment. Nous avons rencontré un garde de sécurité tout sauf sympathique qui nous a fait comprendre assez rapidement que les étudiants n’avaient rien à foutre dans ce Korpus (avec toute la politesse d’un garde de sécurité russe bien sûr!). Malgré notre faible niveau de compréhension, certaines expressions faciales sont universelles.

Bref après avoir marché dans le corridor du quatrième étage qui baignait dans l’obscurité la plus complète, après avoir marché dans le corridor du cinquième étage vide et inhabité et après avoir repassé devant le même garde à trois reprises (par 3 différentes portes d’entrée, je tiens à le préciser!); nous avons décidé de prendre une pause yogourt et ainsi d’arrêter de tourner en rond inutilement.

Hubert : «Qui a dit que le bureau était dans le Korpus 5? C’est écrit nulle part sur le papier!»

Silence. Nous regardons Maylina qui s’aperçoit de son erreur. Fou rire. Et nous retournons vers le Korpus 6 où notre instinct nous avait traînés au début de cette quête interminable!

Nous arrivons au quatrième étage. 425, 427, mais où est 426? Les chiffres pairs sont un peu plus loin sur le même étage. On arrive devant le bureau. «Non ça ne peut pas être ici, c’est le bureau du recteur de la faculté!» On en déduit qu’il s’agit de quelqu’un de très important, et on en a la confirmation après les 10 premières minutes à discuter avec lui!

45 minutes plus tard, nous avons réussi à effectuer les premières présentations et nous commençons nos cours avec lui ce jeudi. Je nous accorde tout de même un échec pour le laps de temps absurde que cela nous a pris, d’autant plus que nous tournions tout simplement en rond. Aujourd’hui j’ai un cours de culture allemande, donné en allemand, dans ce mystérieux Korpus 5. Je crois que je vais m’y prendre deux heures d’avance pour trouver le local!

D’ailleurs, d’après mes déductions journalistiques, je suis persuadée que la deuxième partie de ce bâtiment est habitée par des fantômes. En effet, on y voit des rideaux, des lumières allumées et du mouvement la nuit tombée, mais aucune porte ne donne accès à ce côté du pavillon. Gardez ça secret, il ne faudrait pas effrayer les autres!

samedi 18 septembre 2010

Run Moscow!

L'événement Run Moscow день и ночь (jour et nuit) se déroulera dimanche le 26 septembre prochain.

D'après ce que j'ai compris sur le site internet, il s'agit d'un gros regroupement de sportifs qui a déjà eu lieu dans plusieurs capitales du monde. New York, Tokyo, Buenos Aires, Rome, pour ne nommer que celles-là. C'est la première fois que cela aura lieu à Moscou. Les participants courent 5km et il y a différents parcours dans le centre-ville.

Je m'y suis inscrite! Pour l'instant Christina et Maylina se sont inscrites elles aussi, et je vais tenter d'en motiver d'autres cette semaine.

Nous étions 16

Et je me suis retrouvée avec 2 Autrichiennes à danser sur de l'électro jusqu'aux petites heures.

Bref, quelle soirée. J'en déduis que sortir à Moscou, c'est toute une aventure de patience, de ballades en transports et de promenades nocturnes.

Tous les étudiants des résidences se sont retrouvés vers 20h-21h pour commencer la soirée. Nous commençons à être une gang de plus en plus soudée que les différentes soirées regroupent toujours un peu plus.

Vers 11h30 on se donne rendez-vous dans le hall pour partir au centre-ville. 11h30 parce qu'on sait bien que personne ne va descendre tout de suite. On quitte la campus à 12h20 en sachant qu'on va pouvoir prendre un des derniers trains du métro. Déjà là on perd la moitié du groupe qui décide finalement de passer la soirée aux résidences.

Arrivés dans le métro, (oui ce fameux métro dans lequel je commence à retrouver mon chemin) nous suivons Hannah, une Américaine qui nous traîne dans un bar où elle a déjà été. Nous sortons de la ligne brune pour aller vers... quelle couleur? Sans m'en apercevoir je me retrouve dans la ligne verte, toute seule, avec seulement Eva derrière moi qui parle au téléphone. Nous avons perdu le groupe sans trop comprendre comment et nous rebroussons chemin pour les retrouver. Merci ils nous avaient attendu.

En sortant du métro, nous zigzagons dans les ruelles pendant une bonne vingtaine de minutes. Hannah tente de retrouver le bar de mémoire mais s'aperçoit finalement que nous ne sommes pas du tout dans la bonne direction. Nous revenons sur nos pas en demandant notre chemin à quelques voitures qui s'arrêtent, croyant que nous avons besoin d'un taxi.

Nous trouvons finalement le bar, mais nous y restons un gros 4 minutes maximum car l'entrée est trop dispendieuse. En fait, il y avait un spectacle et ce n'était pas vraiment le genre de musique à laquelle nous nous attendions. J'ai compris par la suite (car j'y suis retournée le lendemain) qu'il s'agit d'un club où l'on y présente exclusivement différents spectacles tous les jours.

Les filles décident de se rendre à Propaganda, un bar électro où elles avaient déjà été à quelques reprises. Il est rendu 1h15, 1h30, plus de métro, on doit prendre le taxi. J'ai immédiatement comparé cette première expérience de taxi moscovite à celles du Bénin! Des taxis tout-à-fait informels, de la négociation en russe alors qu'ils savent bien trop que nous sommes étrangers et qu'ils tentent de nous charger cinq fois le prix.

Je ne comprends pas trop ce qui se passe, le chauffeur de taxi tient à ce que nous nous séparions en deux groupes et que le deuxième groupe se retrouve avec son ami. Et dans le temps de le dire je suis assise entre Eva et Isabella, deux Autrichiennes que j'adore. Je leur ai saisi les cuisses en déclarant que je ne les quittais plus d'une semelle. De 1, parce que je n'arrive tout simplement pas à m'exprimer convenablement, et de 2, parce qu'à l'instant j'étais complètement désorientée dans une ville de 13 millions d'habitants. La petite Papineauvilloise que je suis commence à s'y habituer tranquillement.

Le chauffeur de taxi n'est pas très sympathique. Mais bon ça nous est égal, il met sa musique pop russe dans le tapis, en faisant jouer la même chanson à quelques reprises et Isabella et moi commençons à danser. Trop d'énergie dans l'air, il est temps que nous arrivons au bar!

Nous arrivons au bar. Je m'attends à ce que les péripéties se terminent là et que nous ne nous cassons plus la tête jusqu'à ce que les premiers rayons du soleil apparaissent. Mais non. J'apprends rapidement que sortir avec des gars n'est jamais évident. Philippe, notre ami Allemand, se fait refuser l'entrée. Sûrement à cause de son style vestimentaire trop décontracté. Bref, j'entre quand même avec Isabella et Eva, et la moitié de l'autre groupe décide de rester avec Philippe et de trouver un autre bar.

Première expérience de clubbing pendant toute une nuit sur de la musique électro. J'AI ADORÉ! Wow! Tout le monde n'était là que pour danser. Le DJ nous a tenu en transe jusqu'à la fin, j'avais l'impression que c'était la même pièce musicale qui ne se terminait jamais. En fait c'était ça, tout simplement! En terminant la soirée Isabella m'a regardée en déclarant qu'elle reviendrait sûrement souvent. C'est certain!

jeudi 16 septembre 2010

Anna Gavalda mon amour

Le roman d'Anna Gavalda, Ensemble c'est tout, c'est la vie.

Je le relis une deuxième fois. Je savais que c'était un choix approprié à apporter dans mes bagages. À peine après 10 pages, une vague intense de créativité s'est emparée de moi et j'ai écrit deux nouvelles littéraires en une vingtaine de minutes.

Elle a le don de décrire les vrais, beaux et difficiles éléments de la vie quotidienne. Sa simplicité et sa sensibilité viennent me toucher en plein coeur.

Une semaine et mille anecdotes!

Nous venons de faire notre examen de classement de grammaire russe. OUF! En 45 minutes je n'avais pas assez de temps pour répondre aux 105 questions à choix multiples tellement je tentais de décortiquer du mieux que je le pouvais ces déclinaisons. Je déteste y aller au hasard dans un examen, en fait je ne l'ai pratiquement jamais fait de ma vie, mais quand la dame est arrivée en déclarant qu'il nous restait 2 minutes j'ai encerclé une vingtaine de numéros au hasard. Honnêtement ça m'est égal, mais c'était cocasse de constater à quel point on n'a pas fini de se casser la tête avec des centaines de règles grammaticales.

La routine s'est installée peu à peu en une semaine. Je me plais beaucoup aux résidences. C'est certain qu'en partant avec 3 autres bons amis nous savions qu'instinctivement nous allions beaucoup se retrouver ensemble. Mais tout se passe bien pour l'instant. Nous avons des personnalités qui se complètent bien malgré nos têtes fortes et notre intensité.

En fait cette intensité est bien appréciée des étudiants étrangers jusqu'à maintenant. Nous sommes assez rassembleurs et hier pour la fête de Daniel, un des Québécois, tout le monde s'est joint à nous pour le souper et nous avons fêté jusqu'aux petites heures. Une belle vingtaine de personnes. Les gens sont tellement intéressants, ils ont tous des motivations différentes par rapport à la langue russe et des ambitions différentes. L'interculturalisme c'est magique, je suis carrément un poisson dans l'eau.

Nous avons demandé à quelques étudiants étrangers de nous parler seulement en russe. J'adore ça. Ils utilisent des mots simples comme s'ils s'adressaient à des enfants de 2 ans et c'est parfait.

Avec mon expressivité j'arrive à assez bien me débrouiller dans n'importe quelle situation. J'ai été m'acheter un cable pour internet avec Christina aujourd'hui, j'ai réussi à me faire comprendre avec des gestes des sons et deux trois mots par là qui ne faisaient pas de sens. Disons que les employés et le garde de sécurité ont trouvé ça cocasse! Mais bon quand j'ai essayé de lui demander un adapteur pour insérer deux cables il n'a absolument rien compris et je me suis promis d'y retourner avec un dictionnaire!

J'ai vu si peu de Moscou pour l'instant. C'est une ville gigantesque animée 24h. Un véritable NY européen ou soviétique, vous vous en ferez vos idées avec les quelques photos que j'afficherai dans les prochains jours.

Je commence mes cours la semaine prochaine, j'ai hâte! Je vais concentrer toute mon hyperactivité sur l'apprentissage de la langue et je suis persuadée que je vais progresser rapidement.

En plus de donner quelques heures de bénévolat au centre Moscou-Qc, je vais enseigner le français à une adolescente 16 ans qui l'apprend depuis son tout jeune âge. Un petit 20$ de l'heure quelques fois par semaine ça va bien se prendre.

lundi 13 septembre 2010

Les sens en alerte 24h!

J'ai entre 6 ou 7 ans, curieuse au maximum, je réapprends à lire et tout me fascine. Je tente de déchiffrer chaque mot sur les pancartes, de comprendre les jeux de mots des publicités. Je tends les oreilles lorsqu'on parle russe à mes côtés et mon inconsciemment enregistre des dizaines de mots tous les jours.

Ce soir nous avons été invité à une projection de courts-métrages canadiens dans un cinéma au centre-ville. Chacun d'eux était sous-titré en russe et en m'efforçant de lire je me suis aperçue que je comprenais davantage que ce que je croyais.

Saviez-vous que la capitale du Québec était rendue Montréal? En tout cas, c'est ce qu'a déclaré le Montréalais, coordonateur du festival Québec-Transit, devant toute une gang de Moscovites.

Je n'ai pas encore ouvert une fois mon appareil photo depuis mon arrivée. Toute mon énergie se concentre sur tout voir, tout entendre, tout sentir, tout lire surtout! Mais je vous en promets quelques unes d'ici les prochaines semaines.

dimanche 12 septembre 2010

La routine s'installe (ok pardon pour le titre quétaine)

Tout m'inspire, j'ai tant envie d'écrire!

Je vais bien me plaire ici, le choc culturel se fait finalement en douceur. J'ai trouvé assez intenses mes deux premières journées mais je me suis obligée à attendre une bonne semaine avant d'être trop dure envers moi-même.

Je me suis acheté un petit agenda russe, où je dois écrire toutes les dates et mois à la main. Alors que je le préparais pour l'année qui vient, je me suis aperçue de toutes les semaines qu'on avait à vivre ici. C'est très excitant!

Donc comme je l'expliquais, mon niveau de la langue n'est pas super, il est très très débutant. Les étudiants étrangers, particulièrement les Autrichiens et les Allemands, parlent courament et je ne saisis que quelques mots de leurs discussions. J'ai hâte d'échanger quelques phrases avec eux, et pour l'instant je mise sur ma belle personnalité pour ne pas être un boulet qui parle seulement en anglais.

J'ai de la motivation à revendre pour progresser à la vitesse de l'éclair. Je veux tout apprendre. Je me suis recentrée sur mes réelles motivations de cette expérience, dont la principale est de perfectionner au maximum mon niveau de russe. Et puis je suis tellement amoureuse de la langue que je me mets même à adorer toutes ces maudites règles interminables. Pour vous donner une idée, en plus de l'alphabet différent, la grammaire russe est encore plus compliquée que la grammaire française! J'ai hâte de débuter mes cours et demain j'aurai davantage d'informations sur le quand et comment nous commençons.

Aujourd'hui nous sommes allés acheter quelques trucs essentiels dans un giga Wal-Mart russe! Je me suis acheté un petit tapis que je transformerai en tapis de yoga pour ainsi m'obliger à garder mes bonnes habitudes. ;) De plus, nous avons un petit parc juste en face des résidences, ça va être sympathique pour aller courir!

Je partage ma chambre avec Amelie, une Américaine un peu timide mais très sympathique. Je croyais que ça serait étrange de partager mon intimité avec quelqu'un, mais finalement je n'y vois pas vraiment d'inconvénients pour le moment. Pour le moment... J'imagine que mon 2 mois et demi au Bénin, avec Samantha dans une chambre de deux mètres carrés, m'a solidement préparée à ça.

J'ai gardé l'horloge de mon ordinateur à l'heure québécoise pour penser à vous de temps en temps. Nous sommes tellement à l'envers avec notre 8h de décalage!

samedi 11 septembre 2010

Un métro qui donne le vertige

Nous sommes arrivés à Moscou il y a deux jours. Tout s'est super bien passé. Aucune valise de perdue, les vols se sont bien coordonés, beaucoup de fatigue mais tellement d'excitation en sachant que nous allions atterir dans notre nouvelle ville sous peu...

Des étudiantes russes du centre Moscou-Québec sont venues nous chercher à notre arrivée. Les filles parlaient français et nous ont guidés avec nos millions de valises vers le train. Le choc n'a pas été trop intense immédiatement... jusqu'à ce que nous prenions le métro. J'ai beau en avoir vécu des moments intenses dans ma vie, je crois que l'expérience du métro moscovite est dans mon top 3.

Nous sommes arrivés au métro en pleine heure de pointe. Pour ma part je trainais deux valises, mon gros sac à dos ainsi que ma sacoche. Nous avons foncé dans la foule avec toute notre insécurité et notre adrénaline. Les deux mêlés ensemble font un assez beau mélange, ça en est surprenant!

Notre seul objectif : suivre les 3 Russes jusqu'à ce que nous puissions respirer à nouveau. Cela signifie donc, une fois ayant mis les pieds dans les résidences.

Nous avons tout d'abord descendu l'escalier roulant en se faisant pousser par tout le monde. Le métro Moscou est le deuxième plus creux au monde d'après Christina, quand on ne voit pas la fin de l'escalier roulant et que tout ce qui se trouve devant nous c,est une foule de gens qui descend toujours plus creux, croyez-moi que ça donne le vertige. D'autant plus que nous n'étions pas très stables.

Le métro est gigantesque et clairement mal indiqué. Si j'avais été seule là-dedans la première fois, je me serais perdue 5 fois.

Par la suite nous avons dû s'entasser dans un wagon pour finalement monter et descendre quelques escaliers. L'effet de l'adrénaline et la capacité du corps humain à s'adapter sont surprenantes. Cette même grosse valise que je n'arrivais pas à bouger le jour de mon départ s'est avérée très légère lorsque venait le temps de la tirer à bout de bras.

Bref nous sommes arrivés finalement à destination en total choc culturel, en prenant la peine de bien remercier les Russes!

Sinon nous allons tous bien, la langue c'est un cauchemar tellement nous ne comprenons rien, mais bon avec notre motivation nous sommes près à s'améliorer rapidement. Hier soir dans une soudaine envie d'arriver à parler en russe avec les étudiants étrangers, j'ai rencontré un Serbe/Américain qui a été mon professeur le temps d'un souper. Les phrases commencent à sortir ;) Elles commencent! Mais bon la compréhension c'est un autre monde.

Les étudiants étrangers sont très sympathiques. J'en ai rencontré quelques uns hier soir, et c'est fascinant à quel point dans un groupe de 15 personnes ça va parler à la fois russe, allemand, français et anglais. On ne s'aperçoit même plus dans quelle langue nous parlons. J'ai discuté longtemps avec une Autrichienne qui parle aussi bien français qu'anglais et nous passions sans cesse d'une langue à l'autre sans s'en apercevoir. C'est génial!

mardi 7 septembre 2010

Quand ça ne se compte plus en jours

Hyperactivité totale.

Oui je suis hyperactive.

Alors hyper-hyperactivité! Vous ne voulez pas être autour de moi en ce moment.

C'est demain! Demain aprem je quitte Mirabel, direction Dorval pour deux longs longs vols et une arrivée à Moscou presque 24h plus tard.

Malgré les quelques inquiétudes que j'ai pu éprouver au cours de l'année je me sens tout-à-fait confiante à l'instant précis. Je connais mes réelles motivations pour cet échange, je sais que je me passionne pour la langue et la culture russe, et tout le reste va suivre naturellement.

Oui je n'ai pas la meilleure base de la langue, et puis après? Je pars là pour l'apprendre, me perfectionner, et repousser mes limites encore une fois.

Ne vous inquiétez pas pour moi, je sais dans quelle super aventure je me suis embarquée. Et n'hésitez pas à repasser sur le blog de temps à autre, je risque d'écrire compulsivement sous l'effet de l'adrénaline!

samedi 4 septembre 2010

Le coeur gris comme la pluie

7h57, après un bon 4h de sommeil je ne ferme plus l'oeil, j'ai le cerveau qui bouillone déjà trop.

Les aurevoir c'est inutilement triste et tortueux. Ca te tord les trippes et te permet de t'apercevoir à quel point tu aimes infiniement certaines personnes de ton entourage. J'ai dit à dans un an à des gros morceaux de mon quotidien hier. A dans un an, ça me parraît si loin, mais je n'hésite pas une seconde en affirmant que ce séjour risque de s'écouler à la vitesse de l'éclair.

Je quitte Québec, cette ville que j'adore, aujourd'hui et mes 4 derniers jours je vais les passer à terminer mes préparatifs.

Mercredi soir : direction Moscou. Mais j'aurais beau l'écrire 50 000 fois, je vais m'en apercevoir qu'une fois atterie dans le pays. Et puis encore là...