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La spontanéité d'une polyglotte hyperactive.

mercredi 16 février 2011

Le théâtre russe dans toute sa splendeur

Mercredi, je visite le musée Pouchkine avec Émilie, une nouvelle étudiante de Belgique. Nous parlons de tout et de rien, nous admirons les multiples œuvres d’art, Monet, Picasso et j’en passe.

- En passant je vais au théâtre ce soir, me dit-elle. Les billets ne m’ont coûté que 100 roubles! (3 dollars)

- Wow!

- Tu veux venir?

Vivre à Moscou crée une spontanéité sans fin dans mon quotidien.

Je n’ai donc aucune idée de la pièce que je vais voir, j’apprends une heure avant qu’elle a été écrite par Tchekhov et hop je me retrouve dans un théâtre grandiose plongé dans l’obscurité pour 3 heures et demi.

La pièce débute sous un fond musical qui me donne la chair de poule. Pour la première heure j’oublie même de me concentrer sur les dialogues tellement je suis fascinée par la mise en scène. Certainement une des plus exceptionnelles que j’ai eu la chance de voir jusqu’à présent.

Lorsqu’un de nos sens est manquant, tous les autres s’accélèrent à la vitesse de l’éclair pour nous permettre de comprendre du mieux que nous le pouvons la situation qui se déroule sous nos yeux.

Je n’ai pas tout-à-fait suivi le sens de la pièce avec ses dialogues. Je comprenais certaines parties mais dans l’ensemble je n’aurais pas pu résumer l’idée générale. Cependant, cette mise en scène dramatique remplie de silences, de musique, de cris et de surprises m’a permis de comprendre l’étrange relation qui se tissait entre les différents personnages. Je vivais les montées dramatiques à 100 pourcent, comme jamais je n’en ai vécues au théâtre.

Avec un certain recul je suis persuadée que le fait que je ne comprenais pas le tout m’a obligée de m’accrocher à la mise en scène, et donc de vivre toutes les émotions avec les comédiens. Des excellents comédiens soit dit en passant. J’ai été prise de frissons à plusieurs reprises, surprise du génie de certaines scènes.

À la moitié de la pièce c’était clair que je revenais la voir, après avoir lu le tout en russe pour comprendre les subtilités de cette histoire. J’étais tellement sous le charme que j’étais prête à me procurer le livre le lendemain matin à la première heure et le lire en entier au cours de la journée avec un dictionnaire et beaucoup de patience.

Je retourne la voir dans deux semaines, d’ici là je lirai la pièce que je me suis déjà procurée pour un prix tout aussi ridicule que le spectacle lui-même (encore 100 roubles pour un livre englobant les 4 meilleures pièces de Tchekhov!).

Pour les curieux elle s’intitule Дядя Ваня (Oncle Vania).

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