Nouvelle session veut aussi dire nouveau cours d’allemand.
Beurk.
Tenter d’apprendre du mieux que l’on peut sa quatrième langue à partir de sa troisième langue n’est pas de tout repos! Mais bon j’ai tout sauf envie de prolonger mon bacc d’un an pour un cours de langue manquant, alors un peu de courage, une bonne respiration, et je fonce tête première, avec une pincée de stress, dans ce nouveau cours.
Après quelques discussions, un enseignant qui se fout de moi, encore quelques discussions, des contacts et des téléphones, je suis inscrite dans une classe qui devrait davantage me correspondre que l’histoire des Carolingiens selon le dit contact. Bref rien de clair, comme toujours en Russie, mis-à-part que je commence mon cours le lendemain à 14h.
Je suis nerveuse. Je crois en fait que nerveuse n’est pas le mot approprié. JE MEURS DE STRESS. J’ai beau être habituée de sortir de ma zone de confort, les cours d’allemand m’ont toujours terrorisée car je n’arrive pas à m’exprimer. Impression de déjà vu par rapport à mon arrivée en Russie quand je n’étais pas capable d’enligner deux phrases. Deux mondes me séparent de ce moment à présent! Avec du temps et de la patience tout est possible.
Nous sommes 5 étudiants à attendre l’enseignant devant la classe. 3 d’entre eux se connaissent déjà bien et rient de tout et de rien. Une autre jeune fille à mes côtés semble aussi perdue que moi. Instinctivement nous commençons à s’adresser la parole. Je respire déjà mieux, je sens une réelle compassion de sa part, elle me pose pleins de questions sur le Canada. Ça me fait du bien de rencontrer une Russe qui ne met aucune barrière et qui cherche à me connaître dès les premières minutes.
Le cours commence. L’enseignant nous dit : BLABALABLABLABLA (compréhension de Marie-Hélène), nous donne 3 feuilles et quitte la classe.
Vous imaginez mon visage : ?????????????????????????
Je me tourne vers ma nouvelle amie (j’ai l’impression d’être en maternelle et de me chercher des amis à tout prix!), et lui demande un résumé. Je comprends un peu plus cette fois BLABLABLA exercice BLABLABLA verbes BLABLABLA devoir BLABLABLA verbes. Ouin, ce n’est pas aujourd’hui que je me sens la plus intelligente.
L’étudiant assis devant moi me demande d’où je viens. Je me présente un peu, les autres me posent des questions, je les trouve tous très sympathiques. Ils me demandent depuis combien de temps j’apprends le russe. Un an et demi. Ils me félicitent et sont impressionnés de mon niveau. Ouf, encore une partie de stress qui s’envole.
Après 20 minutes à observer les autres et à tenter de déchiffrer l’exercice, je comprends ce que je dois faire! (J’avoue ici aussi que la jeune fille à côté de moi avait terminé et que j’avais jeté un coup d’œil sur ses réponses!)
Tous les étudiants parlent entre eux, ils ont fini l’exercice, ils se lèvent et mettent leur manteau. Quoi c’est fini? Oui, me répond la fille (qui n’a pas encore de nom désolé!), l’enseignant ne reviendra pas parce que BLABLABLABLA.
- Euh ok… Et cette feuille?
- C’est le devoir à faire.
- Euh ok.
- En passant moi c’est Jenia et hésite pas à m’appeler si tu as des questions.
Je crois que je lui aurais sauté dans les bras si je ne m’étais pas retenue! Conclusion : Ça ne sera pas de tout repos. Mais la glace est déjà cassée et je ressens un sentiment positif. Reste à voir à quoi ressembleront les semaines qui suivent…