Quelques Québécois ayant vécu une expérience semblable à la mienne, ici à Moscou, m’avaient avoué que l’adaptation s’étale sur un bon trois mois. S’habituer à la ville, à la culture, à la langue et l’accent, TOUT!
Ils avaient tellement raison.
Dans une semaine ça fera 3 mois jours pour jours que j’ai quitté Québec. Et puis un déclic s’est naturellement fait cette semaine. Je comprends les discussions des Russes qui m’entourent, je comprends cet homme pressé qui murmurent quelques phrases au cellulaire et ces femmes qui magasinent dans les "pererod". L’inconscient a enregistré tant de phrases, de mots et de lettres cyrilliques depuis mon arrivée. J’arrive à m’exprimer. Des phrases banales, des mots simples, mais jours après jours je plonge toujours plus profondément.
Je compare ces trois mois à une intense montagne russe parcourant toutes les émotions possibles. Déceptions et frustrations, impatience, moments cocasses et fous rire sur fous rire, entourés de beaucoup de « neutralité » si je peux le dire ainsi.
Être sur le neutre était un terrain inconnu pour moi qui vit toujours dans l’intensité, qui repousse toujours mes limites avec mille projets en tête. Et c’est ce qui a été le plus difficile, apprendre à respirer, accepter d’avoir des journées moins productives ou je ne fais que relaxer. J’y ai perdu mes repères à quelques reprises.
Comment expliquer… Je suis arrivée à Moscou. Nouvelle vie, nouvelles découvertes. Je devais prendre le temps de me recréer une routine à mon image. Reprendre le train de vie effréné que j’avais à Québec était tout simplement impossible.
Pour ceux qui se sont inquiétés par moments, il n’y a aucun souci à se faire. Je suis heureuse, je suis entourée de gens exceptionnels et jamais je n’ai regretté une seule seconde de m’être embarquée dans cette aventure! Je suis contente de rester encore une deuxième session, une seule aurait été trop courte et je serais repartie sur ma faim.
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