En quelques mots

Ma photo
La spontanéité d'une polyglotte hyperactive.

jeudi 28 octobre 2010

Et on monte la pente!

Deuxième nuit où je rêve uniquement en russe. Avec toute la fierté du monde j’avoue que cette foutue barrière langagière commence à diminuer!

J'ai parlé jusqu'à 5 heures du matin en russe, et mon cerveau a continué de s'activer toute la nuit lorsque j'ai été dormir.

Mille rêves qui s’entremêlent dans une langue slave, c’est tout sauf reposant.

Épuisée avec tout de même un sourire de soulagement sur les lèvres. Je sais que je vais y arriver.

mercredi 27 octobre 2010

Amour éternel, sans exagération!

Je suis amoureuse des langues et particulièrement de la langue française. Peut-on être TROP amoureux de la langue française? Non. Selon moi, il s’agit d’une passion interminable. La passion d’une vie.

J’ai revu ma « tandem » ce soir. Cette Russe, mon âme sœur d’amitié, avec qui je pratique mon russe et son français environ deux fois par semaine. Elle est un don du ciel, je n’aurais pas pu souhaiter mieux. Franchement, je dis souvent que rien n’arrive pour rien, mais ici j’avoue humblement qu’elle n’est pas arrivée sur mon chemin par hasard!

Donc nous parlons russe-français-anglais, je ne sais plus en quelle langue penser, je m’exprime naturellement en russe-français-russe-français. Je ne sais plus en quelle langue je parle, mais je sais que lorsque le cerveau s’active en mode russe je fais un million de fautes de grammaire.

M-H : Tu sais… je m’exprime lentement en russe. Je parle lentement. Pourtant dans ma tête ça roule à 100 000 mille à l’heure.

(Et vous ne voulez pas savoir combien de phrases ça m’a pris pour lui expliquer ça, ni combien de fois j’ai reformulé ces mêmes quelques mots!)

Elle me comprend! WOW! Elle me comprend et m’encourage tant. Alors je fonce, et fonce. En faisant encore plus de fautes d’orthographe et de grammaire. Ces maudites déclinaisons ne sont pas évidentes. Elles représentent une autre façon d’analyser une langue. Pour les francophones que nous sommes, nous avons tendance à tout mettre naturellement au nominatif, donc aucune déclinaison. Pour le Russe, il s’agit ici de fautes ÉNORMES qui empêchent la réelle compréhension du message que nous souhaitons livrer.

(Je suis désolée ici pour les gens qui me lisent et qui n’ont aucune idée de ce que je tente d’expliquer… Bref pour résumer : la grammaire russe = beaucoup plus complexe que la grammaire française, et ça ce sont des Russes qui me l’ont confirmé!)

Pour revenir au principal sujet de cet article… Oui je suis amoureuse de la langue française. Sous toutes ses formes et ses subtilités. Des amis étrangers m’ont demandé pourquoi j’écrivais en français sur mon blog… La réponse est venue d’elle-même. Ce n’est pas seulement ma langue maternelle, c’est aussi l’amour de ma vie.

Bref, l’anglais est ma deuxième langue. Et pourtant… Je me suis aperçue aujourd’hui, en parlant à ma chère tandem, que lorsque je m’exprime en russe ce sont des mots anglophones qui me viennent naturellement à l’esprit lorsque je cherche mes mots. J’ai même tendance à chercher ces mots dans mon dictionnaire français-russe.

Exemple : Disons qu’en cherchant le mot «anywhere» je ne trouve pas grand chose dans ce dictionnaire et je suis automatiquement obligée de «translater » pour «n’importe où ».

Conclusion : la langue anglaise est simple, on peut facilement penser en anglais et ça nous ouvre un million de portes. Mais la langue française est magnifique. J’ai d’ailleurs dit aujourd’hui à ma tandem, en l’écoutant parler et penser, que si le français n’était pas ma langue maternelle je n’aurais jamais voulu l’apprendre.

Merci la vie. Il s’agit ici d’un amour éternel!

vendredi 22 octobre 2010

En passant...

Est-ce que c'est réellement possible?

J'ai rencontré ma jumelle cosmique, version russe!

Une jeune femme de vingt-et-un an, extrêmement expressive qui déclare tout bonnement alors que nous discutons depuis une heure : "Je ne croyais pas que c'était possible de rencontrer quelqu'un d'aussi énergique que moi!"

Elle est l'expresivité incarnée. Langage verbal si intense, expressions faciales, fous rires spontanés... Coup de foudre d'amitié à la seconde où on s'est présentées!

Nous avons discuté un bon 3 heures et demi autour d'un café, transfèrant sans cesse du français au russe, riant de nos accents respectifs et de notre lenteur pour s'exprimer convenablement.

"Je déteste quand je n'arrive pas à m'exprimer rapidement! Est-ce que ça te fatigues quand je parle français... je sais que ce n'est pas très rapide."

Ok... t'as pas idée à quel point je te comprends, que je me suis dit en même temps!

Les Mérovingiens en toute intensité!


En Afrique c’était la couleur de ma peau qui me causait problème, ici ce sont mes capacités langagières. Ma bulle d’inconfort je la ressens à 100% les mercredis dans mon cours sur la culture allemande, où je suis entourée de 6 élèves et d’un enseignant, curieux de me connaître davantage et avec qui je communique de plus en plus.

L’enseignant me demande 15 fois par cours si je comprends bien. Dans le trois quart des cas la réponse est pas du tout, mais bon je le formule autrement pour ne pas ralentir les autres. J’ai appris à accepter d’être étiquetée comme « la Canadienne souriante qui parle à peine russe et encore moins allemand ».

Suite à mon exposé de cette semaine, je crois qu’on me voit davantage comme une jeune femme extrêmement expressive et dynamique. On me voit tel que je suis vraiment, et ça me fait un bien fou!

Il y a trois semaines à la fin du cours :

Enseignant : «Blablabla, semaine prochaine, blablabla, séminaire. Blablabla, bonne semaine! »

Quoi? J’ai failli m’étouffer. Un séminaire à préparer, en allemand je présume. Mais sur quoi? Et à quoi s’attend-il exactement? Je croise les filles à la sortie du bâtiment et je leur demande plus d’explications. Un exposé oral dans deux semaines. D’accord… mais ça ne me dit pas plus sur quoi!

La semaine d’après je pose mes questions à l’enseignant qui me remet une copie de 6 questions. « Tu peux choisir par exemple cette question, tu lis ce livre en russe et après tu le résumes en allemand. Rien de bien compliqué, juste quelques minutes. »

Mon regard se fige. Est-ce qu’il comprend que ce qu’il me demande est un effort surhumain? Lire une brique sur les Carolingiens alors que j’ai du mal à déchiffrer un livre pour enfant… J’aime les défis, mais quand même. D’après un calcul rapide, en une semaine j’avais le temps de lire les 30 premières pages, sans parler de la traduction allemande!

L’enseignant ajoute que je peux le faire en anglais si je préfère. Ouf, je respire déjà mieux. Et en regardant les questions de plus près je m’aperçois que certaines ne nécessitent aucune lecture précise. Me suis-je tournée vers la facilité? Non, j’ai respecté mes limites!

Entre un peu (beaucoup) de stress, mille questionnements intérieurs, et de bons amis qui m’ont prise par les épaules en déclarant : «Calme-toi, ta vie n’en dépend pas!» (tellement pas), j’ai pondu quelque chose de potable sur la fondation des dynasties mérovingienne et carolingienne. Sujet très intéressant soi dit en passant!

Mercredi arrive, je me demande sérieusement si j’y vais ou non… Après tout ça ne change rien si je ne me présente pas, je ne suis pas évaluée ici. Ce questionnement s’éclipse après 2 secondes, franchement depuis quand je me donne la permission de penser ainsi! J’ai respiré un grand coup et je suis partie au cours tout sourire. En bout de ligne j’ai toujours bien aimé les présentations orales.

J’observe mes collègues de classe, stressés comme jamais, certains tremblent et lisent leur texte mot à mot. Je me calme doucement et m’aperçois qu’à cet instant tout le monde est hors de sa zone de confort. Je les regarde en leur disant intérieurement : «Voilà comment je me sens à chaque fois dans cette classe! » Ils font leur présentation en russe, dans leur langue maternelle. Je ne comprends rien et de toute façon je n’écoute pas. Ma tête veut exploser, j’ai trop stressé durant les dernières heures.

Mon tour arrive… Je n’ai pas beaucoup de documentation comparativement à leur exposé de vingt minutes chacun. Mais ça m’est égal. Je me lance, toute passionnée par le sujet. Après deux phrases l’enseignant calme mes ardeurs, les autres ne comprennent pas vraiment ce que je raconte. En effet, l’anglais est leur troisième langue! J’ai donc simplifié mon vocabulaire au maximum, en mettant l’accent sur mon expressivité : «Economic crisis… you know…. money… and BANG! (en faisant le mouvement d’un avion qui s’écrase soudainement au sol).

Tout le monde a bien ri. Ce qui me semblait être une montagne infranchissable au départ s'est finalement avéré bien agréable.

mardi 19 octobre 2010

La tête ailleurs

J’ai envie d’écrire la vie, de lire l’histoire de Pi d’un trait, de me perdre dans Moscou toute la journée alors qu’on a encore un magnifique soleil aujourd’hui.

J’ai envie d’arrêter n’importe qui dans la rue en lançant sympathiquement : «Bonjour je m’appelle Marie-Hélène, je suis gentille et souriante, j’aimerais pratiquer mon russe avec toi! » J’ai envie de parler russe jusqu’à ce que le cerveau explose, jusqu’à ce que je n’arrive plus à penser en français.

Mais j’ai des devoirs à faire… Des devoirs qui ne me tentent pas tant. Et un cours aussi tantôt, où j’expliquerai du mieux que je le pourrai ma fin de semaine et les aliments que j’aime et n’aime pas.

Ma vie moscovite est étrange… À mi-chemin entre une routine universitaire et un quotidien rempli d’imprévus où je me sens davantage en voyage qu’autre chose. J’ai des devoirs, mais rien de bien exigeant. Aucun rush de mi-session à l’horizon, et encore moins de fin de session!

J’écoute en boucle 100000 raisons d’Harmonium depuis 2 jours. Ça me crée une boule au ventre, certains éléments de ma petite routine québécoise me manquent. De magnifiques personnes bien sûr, mais aussi des éléments du quotidien. Le PEPS, mes élèves de mes cours de spinning, la brûlerie St-Rock, le local de l’asso, les cours du bac et la gang surtout, l’appartement du 408.

samedi 16 octobre 2010

"Comment ça va grenouille?"

Tout mon après-midi et ma soirée se sont déroulés en russe hier. Une véritable immersion où je me battais avec les mots et les déclinaisons. J’ai adoré. Depuis que je suis arrivée, je n’ai pas assez favorisé ce contexte d’immersion. L’humain tend vers la facilité, on parle anglais et français aux résidences, c’est plus rapide et on peut pousser davantage la discussion.

Pourtant je suis tellement expressive que je peux réussir à me faire comprendre dans la plupart des situations. Hier soir avec deux Ukrainiens j’en avais marre de chercher mes mots et j’ai été chercher un dictionnaire. Ils me l’ont enlevé des mains en disant : «Non, explique-le à la place! » Finalement, j’en suis capable.

Je comprenais la plupart de ce qui se disait autour de moi, je suivais les discussions. Patience et concentration sont les deux clés du succès. Quand j’arrête de me frustrer en disant que je ne comprends rien, les mots se rendent naturellement à mon cerveau et j’en comprends beaucoup plus que ce que je croyais.

J’arrive à parler aussi. Certaines phrases sortent toutes seules, tandis que lorsque j’en prononce d’autres j’ai l’impression d’être un robot. Mot à mot, emploi du bon verbe, de la bonne déclinaison et hop ma phrase réussie à se former. Lorsque mon interlocuteur est patient et m’encourage je n’hésite pas à me lancer.

Je suis consciente que je fais une dizaine de fautes par phrase, ce n’est pas facile pour une perfectionniste mais j’ai appris à passer par-dessus.

Assise dans les escaliers, j’ai tenté pendant près de trois heures à rouler mes r convenablement. Pas de la gorge, mais bien de la langue. Les Ukrainiens m’ont fait répété plusieurs mots : хорошо, рыба, тигр (bien, poisson, tigre). Le tout accompagné de fous rires et de frustrations de ma part.

«Non pas рыба, РЫБА! »

« Je le sais! Je ne suis pas capable! »

La différence entre les deux est si subtile lorsqu’il ne s’agit pas de notre première langue.

Je leur ai donc montré quelques mots pour leur apprendre à prononcer les r à la francophone. Grenouille était mon préféré, prononcer le g et le r n’était pas de tout repos.

Résultat, un des Ukrainiens a lancé à tout le monde qu’il croisait durant la soirée : «Comment ça va grenouille? ».

St-Ptetersburg en 5 clichés

C'est difficile de faire un tri dans 200 photos alors qu'en 3 jours j'ai visité une des plus belles villes d'Europe.

Voici les plus représentatives de mon séjour là-bas.




Palais de Catherine La Grande




L'automne russe il existe bel et bien en campagne!















La Venise du Nord

mardi 12 octobre 2010

Le retour

Tous en sueur après neuf heures dans un train où il faisait environ 30 degrés Celsius, nous sommes complètement déshydratés. En effet, je m’aperçois que je n’ai pas vraiment bu d’eau depuis plusieurs heures.

L’air frais et pollué de Moscou nous fait du bien. Nous marchons sur le quai interminable et nous nous dirigeons vers le métro pour retourner aux résidences. Notre chez-nous. C'est drôle à dire et à réaliser.

Il s’agissait de la première fois que je sortais de la capitale depuis mon arrivée. Ces trois jours et demi m’ont fait le plus grand bien. J’étais en plein choc culturel la dernière semaine et j’ai réalisé qu’en fait ce n’est pas tant mes frustrations par rapport à la culture russe qui me grugent autant d’énergie, mais bien le rythme effréné de la ville.

Quelques anecdotes suivront rapidement! Le voyage s’est merveilleusement bien passé, j’en ai beaucoup à raconter et j'ai tellement envie d'écrire.

vendredi 8 octobre 2010

St-Petersburg!

La fin de semaine dernière trois Américains sont partis à St-Petersburg. Ils en sont revenus enchantés avec des étoiles dans les yeux.

Cette fin de semaine c'est notre tour! Le quatuor infernal de Québécois en compagnie des 3 plus belles Autrichiennes et de notre "German" national. Le groupe s'est naturellement divisé en deux d'ailleurs, alors que nous planifions ce week-end.

Team 1 : Ils sont partis hier soir et reviennent dans la nuit de dimanche à lundi.
Hubert, Chirstina, Eva et Isabella.

Team 2 : NOUS PARTONS DANS 2 HEURES! Et nous revenons dans la nuit de lundi à mardi.
Maylina, Philip, Heidi et moi.

Un gars dans chaque équipe, les deux d'entre nous qui parlent le mieux russe sont séparées (Heidi et Eva), et deux Québécois dans chaque équipe.

Je suis surexcitée. Je vous reviens mardi ou mercredi avec une panoplie d'anecdotes.
Bonne fin de semaine!

mercredi 6 octobre 2010

Cet homme qui n'aimait pas les pommes

Il était une fois une petite Marie-Hélène âgée de 6 ou 7 ans. Elle se rendait à l’école primaire tous les matins, la merveilleuse école St-Pie-X de Papineauville. Sa fête favorite était la journée de la pomme qu’on célébrait en septembre ou en octobre. Lors de cette journée (dont elle se souvient encore 14 ans plus tard!) elle portait sa magnifique robe rouge à pois blanc, arrivait tout sourire à l’école et était excitée par rapport à toutes ces activités qu’on organisait pour célébrer l’automne.

Elle se demandait parfois comment était la vie de l’autre côté de la rue à l’école Ste-Jeanne-d’Arc où les 4ième, 5ième et 6ième année (les grands!) étudiaient mystérieusement.

M-H : «Papa, crois-tu qu’ils célèbrent aussi la journée de la pomme là-bas?» se demandaient-elle toute inquiète.

Aujourd’hui Marie-Hélène a 21 ans, c’est l’automne et elle est triste de ne pas voir tous ces arbres colorés à Moscou. Disons que ce n’est pas dans cette giga métropole qu’on peut apercevoir des feuillus à perte de vue.

Hier elle s’est rendue au magasin d’alimentation où elle fut horrifiée devant le non-respect d’un homme envers de belles petites pommes rouges sans défense.

En choisissant quelques fruits au hasard elle aperçoit un homme qui lance une pomme au sol. D’accord il a dû l’échapper. Puis deux, puis trois, alors qu’il se parle à lui-même en disant «Elles ne sont pas belles, je ne les veux pas.» Une autre cliente lui lance un regard et lui dit de cesser ces conneries. Il la regarde, et lance deux autres fruits au sol alors qu’une commis passe derrière lui et remet toutes ces pommes (qui étaient parfaites soit dit en passant!) à leur place respective. Moment complètement absurde, ridicule qui en devient donc hilarant.

Sur le chemin du retour, en compagnie d’Eva, elles rient toutes les deux à gorge déployée en se révoltant contre cet irrespect.

mardi 5 octobre 2010

Synonymes du mot passeport recherchés

J’ai toujours faim. Plus qu’à l’habitude. Ce qui est surprenant car déjà au Québec j’ai un appétit pour 3 personnes. J’en déduis que le stress quotidien que je vis mêlé aux tentatives parfois infructueuses de progresser dans la langue brûlent plus de calories que ce que je pensais au départ.

J’ai éclaté de rire plus tôt dans la journée quand je me suis entendue exploser contre la Russie en général, alors que je me confiais à un ami. Je suis dans le moment le plus intense du choc culturel, mon comportement le prouve. Ça m’énerve d’être capable de l’identifier et de m’analyser bien involontairement.

Une fois la lune de miel terminée, la fatigue culturelle s’intensifie. Et lorsqu’on se retrouve dans le creux de cette étape de fatigue culturelle, le négativisme l’emporte sur tout. J’ai beau être quelqu’un d’extrêmement positif, tout de cette culture me tombe sur les nerfs depuis quelques jours. TOUT, TOUT, TOUT!

Je ne les trouve pas efficace dans leur façon de fonctionner côté administration. Je ne comprends pas pourquoi il faut absolument un passeport pour tout, que ce soit acheter des billets de train ou même un cellulaire et qu’ils ne se gênent pas pour en faire une copie qu’ils doivent conserver. Sans parler de notre université qui a notre passeport depuis notre arrivée pour histoires de visas et autres… Disons qu’on a hâte de les ravoir. Mais finalement peut-être pas tant que ça car saviez-vous que les autorités russes exigent que les étrangers aient toujours leur passeport sur eux? Ce n’est pas très sécuritaire lorsqu’on pense qu’un passeport canadien vendu sur le marché noir ici peut valoir 25 000$.

Alors je vide et vide mon sac à mon ami, je ne suis plus certaine si j’en ris ou j’en pleure, et il me regarde en éclatant de rire : «Tu pleures parce que tu n’as pas ton passeport?» Non je m’en fous tellement de mon passeport en bout de ligne, c’est seulement ce trop plein de stress, d’émotions et d’intensité qui me rendent à fleur de peau.

samedi 2 octobre 2010

«Ты будешь come?»

Je suis une perfectionniste impatiente. Dès mon premier cours de russe j’aurais souhaité parler parfaitement. Je suis donc constamment confrontée à ce côté de ma personnalité alors que je n’arrive pas à m’exprimer comme je le souhaiterais.

Maman : "Ne te décourage pas, une fois que tu vas réussir à maîtriser cette langue, il n'y aura plus rien à ton épreuve!"

Je peux bien le croire. J'ai eu si mal à la tête cette semaine. L'immersion n'est pas facile. Certains jours sont plus difficiles que d’autres et j’ai l’impression que plus rien ne peut entrer dans mon cerveau. Patience, patience, patience, c’est la clé du succès et j’accepte de lâcher prise pour ainsi mieux apprendre. J’ai parfois tendance à être trop dure envers moi-même.

J’ai le sentiment que la migraine par excellence aura lieu tous les mercredis cette session. En effet, il s’agit de la journée où j’ai mon cours d’allemand. À ce moment mes 4 langues se mêlent dans ma tête, je ne sais plus dans quelle langue penser. En sortant du cours j’ai croisé un ami Québécois et je n’arrivais même pas à m’exprimer convenablement en français!

Je m’aperçois à quel point les langues sont une des mes plus grandes passions. Je passe la journée à m’exprimer en anglais, je progresse du mieux que je peux en russe, j’essaie de ne pas trop perdre mon allemand et je donne des cours de français. Eva l'Autrichienne m'inspire tellement, elle parle couramment anglais, français et russe et sa langue maternelle est l'allemand.

Le russe va débloquer tant bien que mal, j’en suis confiante. Autour de deux trois bières j’arrive même à avoir des petites discussions. Simples et un peu bilingues, mais tout de même. Il y a un soir cette semaine où j’ai parlé pendant plusieurs heures uniquement en russe avec des Allemandes, des Italiennes et des Russes. J’ai été de l’avant, sans aucune gêne, me présenter en russe. Aussitôt que des phrases se formulaient dans ma tête je les disais et je me forçais à nourrir une discussion plus ou moins intelligente. Je me faisais comprendre et c’était l’essentiel.

Les étudiants étrangers sont une mine d’or. Eux aussi ont déjà eu le même niveau que moi. Ils sont très patients quand je mets 3 minutes à formuler une phrase et ne se mettent pas à me parler en anglais même si c'est plus simple ainsi.

On m’a dit qu’après 3 mois ça va débloquer naturellement du jour au lendemain. Pour l’instant je ne peux que patienter doucement en continuant de donner des efforts quotidiens.

Du repos et des vitamines C

Petite journée tranquille aujourd'hui. La première depuis une bonne semaine. J'en profite pour me reconnecter un peu avec l'écriture.

J'ai un peu délaissé mon blog ces derniers jours. Même dans mon journal quotidien je n'ai pas écrit une seule phrase. Le temps commence à me filer entre les doigts. Durant les deux premières semaines, je tournais un peu en rond, je cherchais activement une routine, j’étais surexcitée à l’idée de commencer mes cours. Maintenant je me retrouve finalement dans une routine universitaire et les journées s’écoulent dans le temps de le dire.

Cours de russe, cours de politique, cours sur les organisations internationales, cours d’allemand, cours de français que je donne bénévolement au centre, cours de français que je donne à l’autre bout de la ville, cours de danse, et la course encore et toujours. En plus de tout le social avec les étudiants étrangers et certains Russes bien sympathiques. L'hyperactive en moi a besoin d’être plus qu’occupée. Mon quotidien ressemble de plus en plus à celui que j’ai à Québec, ça me fait du bien.