Tout mon après-midi et ma soirée se sont déroulés en russe hier. Une véritable immersion où je me battais avec les mots et les déclinaisons. J’ai adoré. Depuis que je suis arrivée, je n’ai pas assez favorisé ce contexte d’immersion. L’humain tend vers la facilité, on parle anglais et français aux résidences, c’est plus rapide et on peut pousser davantage la discussion.
Pourtant je suis tellement expressive que je peux réussir à me faire comprendre dans la plupart des situations. Hier soir avec deux Ukrainiens j’en avais marre de chercher mes mots et j’ai été chercher un dictionnaire. Ils me l’ont enlevé des mains en disant : «Non, explique-le à la place! » Finalement, j’en suis capable.
Je comprenais la plupart de ce qui se disait autour de moi, je suivais les discussions. Patience et concentration sont les deux clés du succès. Quand j’arrête de me frustrer en disant que je ne comprends rien, les mots se rendent naturellement à mon cerveau et j’en comprends beaucoup plus que ce que je croyais.
J’arrive à parler aussi. Certaines phrases sortent toutes seules, tandis que lorsque j’en prononce d’autres j’ai l’impression d’être un robot. Mot à mot, emploi du bon verbe, de la bonne déclinaison et hop ma phrase réussie à se former. Lorsque mon interlocuteur est patient et m’encourage je n’hésite pas à me lancer.
Je suis consciente que je fais une dizaine de fautes par phrase, ce n’est pas facile pour une perfectionniste mais j’ai appris à passer par-dessus.
Assise dans les escaliers, j’ai tenté pendant près de trois heures à rouler mes r convenablement. Pas de la gorge, mais bien de la langue. Les Ukrainiens m’ont fait répété plusieurs mots : хорошо, рыба, тигр (bien, poisson, tigre). Le tout accompagné de fous rires et de frustrations de ma part.
«Non pas рыба, РЫБА! »
« Je le sais! Je ne suis pas capable! »
La différence entre les deux est si subtile lorsqu’il ne s’agit pas de notre première langue.
Je leur ai donc montré quelques mots pour leur apprendre à prononcer les r à la francophone. Grenouille était mon préféré, prononcer le g et le r n’était pas de tout repos.
Résultat, un des Ukrainiens a lancé à tout le monde qu’il croisait durant la soirée : «Comment ça va grenouille? ».
3 commentaires:
Ahah Grenouille. J'adore! Tu essaieras Écureuil. C'est toujours marrant. Ou Brocoli. Je t'aime Marie, j'ai hâte de te voir.
Haha ! Cela a dû être drole de le voir dire : Comment ça va grenouille? toute la soirée :) !!!!
Yeah! Je suis super fiere de toi ma petite cocotte! C'est epuisant de vivre dans une autre langue tu trouves pas? Moi je suis perpetuellement fatiguee, mais tellement contente parce que je sens que je m'ameliore beaucoup.
Continues a aller vers les defis au lieu de pencher vers la facilite!
Je pense a toi xxx
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